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Archaimbault, Charles (1921-2001)

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  • Person
  • 1921-2001

Thouars, 1921 – Créteil, 2001. Membre de l’EFEO de 1951 à 1978 Parallèlement à la préparation de certificats d’esthétique, de psychologie et de religions primitives, Charles Archaimbault prend une part active à la Résistance, dont, à la Libération, il analyse les implications philosophiques dans un diplôme d’études supérieures. Il obtient la licence de philosophie en 1946, puis se dirige vers l’École des langues orientales, dont il termine le cursus en 1950, après y avoir étudié le chinois, le thaï et le lao. Entre-temps, il rencontre A. Leroi-Gourhan qui le prend comme stagiaire CNRS au musée de l’Homme et le pousse à passer un certificat d’ethnologie en 1950. G. Cœdès lui propose de remplacer les travaux pratiques du musée de l’Homme par la traduction, avec lui, de ce qui passe pour le premier texte thaï, le Traibhumikathâ, un traité de cosmologie bouddhique sur Les trois Mondes. En 1951, G. Cœdès suscite sa nomination à l’EFEO et son départ au Laos, où il restera cinq ans, enquêtant principalement dans le sud et le centre du Laos. En 1956, il accomplit une mission de quelques mois en Malaisie, parmis les populations dites Sam Sam, puis prépare une thèse sur l’histoire et l’organisation rituelle de Basac-Campasak, qu’il soutient en 1959, à Paris. Ensuite, il s’installe à Bangkok, d’où il exploitera jusqu’à la fin de sa vie les manuscrits et documents rapportés du Laos. Dès son arrivée au Laos en 1951, Ch. Archaimbault prend conscience que, en dehors de la littérature et de l’art, presque personne n’a véritablement étudié la société lao. Bravant souvent les interdictions de déplacement imposées par l’administration, il s’applique à recueillir et analyser les traditions régionales à Luang Prabang, Xiengkhuang, Vientiane et Campasak. Partout, il recherche des informateurs, puis note, recoupe, vérifie, compare, à la fois entre elles et avec les sources écrites, les traditions vivantes orales rituelles ou littéraires, souvent méprisées par les érudits au profit du seul écrit. Ch. Archaimbault a la chance de nouer d’excellentes relations avec le prince Boun Oum à Campasak et, à Xiengkhuang, avec Chao Sai Kham, descendant des chefs de la principauté des Phuan. Grâce au premier, il comprend comment les rituels, l’histoire et même la politique sont, dans cette principauté du Sud Laos, profondément marqués par le souvenir obsédant d’une tare originelle qui obère son destin. Ch. Archaimbault poursuit sa recherche par, notamment, une étude comparative de la course des pirogues à Luang Prabang, Vientiane et Campasak. Pour Xiengkhuang, en raison de l’évolution de la guerre dans cette région, Ch. Archaimbault ne peut développer aussi complètement sa recherche. Il publie toutefois les Annales de Xiengkhuang, ainsi qu’une étude du jeu de hockey – le ti khi – dont la fonction symbolique serait de soulager la conscience collective d’une trahison ancienne – ici « politique » – grâce à une purification annuelle. Ethnographe méticuleux et ethnologue spéculatif, Ch. Archaimbault peut être également considéré comme un historien des religions. La plupart de ses observations l’ont amené à rencontrer le bouddhisme, ou, plus exactement, des rituels où des bonzes entrent en scène, où des mantra bouddhiques sont psalmodiés, où le karma constitue le décor cosmologique de fond. Mais il ne voit pas pour autant dans le bouddhisme laotien la religion fondamentale. Même quand il se penche sur les fêtes des that (stûpa), il découvre tout un complexe de croyances sous le vernis doré de la religion maintenant officielle. Charles Archaimbault, incontournable pour l’étude du Laos, a tenté d’en décrypter l’imaginaire, d’identifier les « structures » et d’articuler les « complexes ». (Source : Répertoire biographique des membres scientifiques de l’EFEO)

Cœdès, George (1886-1969)

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  • Person
  • 1886-1969

George Cœdès se destinait à une carrière de professeur d'allemand. Obtenant dès l'âge de 19 ans une licence d'enseignement, puis, en 1906, un diplôme d'études supérieures, il enseigne cette langue au lycée Condorcet dès 1908, juste après un séjour d'un an en Allemagne et avant deux ans de service militaire. Pourtant, c'est par un coup de foudre pour des stèles admirées au musée que sa vie sera déterminée. Il suit les cours de l'École pratique des hautes études, où il apprend le sanskrit et le khmer. À 18 ans, il publie dans le BEFEO son premier article sur une inscription du Cambodge en khmer et en sanskrit.
En 1911, à la fin de son service militaire, G. Cœdès obtient son diplôme de l'EPHE, est nommé à l'EFEO en octobre, et s'embarque pour le Cambodge en novembre. Au cours de brefs séjours à Bangkok, il noue des liens avec le Prince Damrong, qui finit par lui demander d'assumer la charge de Conservateur de la Bibliothèque nationale du Siam. Il y est détaché par l'EFEO à partir de 1918.
Marié à une artistocrate khmère, mais devenu fonctionnaire siamois, il s'applique à moderniser les méthodes de la bibliothèque Vajirañâna de Bangkok, à l'alimenter en sources européennes, à organiser les collections de stèles et à susciter un inventaire des inscriptions dans l'ensemble du Siam, dont il publie un premier recueil en 1924. Cette même année, une proclamation royale crée un Service archéologique chargé de la conservation des monuments anciens, qui se voit placé sous la responsabilité de la bibliothèque dont G. Cœdès est justement le conservateur. Le traducteur en cabinet qu'il a surtout été a ainsi l'occasion d'aller sur le terrain. Il est déjà une figure bien connue du tout Bangkok : membre du conseil, éditeur du Journal, puis président de la Siam Society, il écrit dans les journaux, remplit les fonctions de secrétaire du Comité de l'Alliance française au Siam, ainsi que de l'Assistance française aux œuvres de Guerre, fait partie des membres du Royal Bangkok Sports Club et devient même secrétaire général de l'Institut royal du Siam.
L'année 1929 met fin à treize années de séjour au Siam, dont il dira qu'elles furent les plus heureuses de sa vie : il part pour Hanoi assumer ses nouvelles fonctions de directeur de l'EFEO, qu'il n'abandonnera qu'en 1947 pour prendre sa retraite.
Jusqu'à cette époque, s'il a surtout déchiffré des inscriptions anciennes, il n'a dédaigné ni l'histoire de l'art, ni l'histoire des langues, ni l'histoire tout court, produisant même, en 1918, un article séminal sur l'empire des mers du Sud, Srivijaya. Les longs séjours au Cambodge et au Siam lui ont permis de connaître de près deux pays qu'il appellera « hindouisés » ou « indianisés », et il va maintenant passer près de 20 ans dans un troisième pays d'Asie du Sud-Est, le Vietnam. Il s'installe à Hanoi au début de 1930.
G. Cœdès développe à Hanoi des services - bibliothèque, laboratoire photographique, musée - à la mesure de l'importance que l'institution acquiert. Il excelle dans l'art d'en faire connaître l'activité par des conférences, par les Cahiers de l'EFEO, et par de courts articles de vulgarisation paraissant parfois dans plusieurs périodiques. Il fait écho à la recherche scientifique internationale grâce à de nombreux comptes rendus de lecture qu'il publie dans le BEFEO.
G. Cœdès est surpris par la guerre alors qu'il se trouve en congé administratif en France et que Paul Mus le remplaçe à Hanoi. Rappelé en Indochine, il y arrive le 4 novembre 1939. Il s'emploie à garder un profil obéissant aux yeux de l'Amiral Decoux, tandis que deux de ses fils sont mobilisés en France et que son adjoint va revenir comme envoyé du général de Gaulle auprès de la résistance indochinoise.
Malgré - ou à cause de - ces temps difficiles, fort de sa connaissance de l'épigraphie de toute l'Asie du Sud-Est, il met au point une première version d'une synthèse historique pionnière sur l'ensemble de l'Asie du Sud-Est, l'Histoire ancienne des États hindouisés d'Extrême-Orient qui paraît à Hanoi en 1944. Sous un titre légèrement différent, elle sera appelée à un grand succès international après la guerre, alors que les enseignements universitaires sur l'Asie du Sud-Est connaissent un développement sans précédent.
La guerre finie, G. Cœdès rentre en France et, en 1947, prend sa retraite de directeur de l'EFEO. Il devient Conservateur du musée d'Ennery et le reste jusqu'à sa mort. En 1947-1948, il est professeur d'ethnographie à l'École supérieure d'anthropo-biologie. De 1947 à 1951, il assure des cours à l'École nationale des langues orientales vivantes. Honoré de nombreuses décorations françaises et étrangères, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer depuis le Ieroctobre 1948, il est élu membre de l'Académie des inscriptions et belles lettres en 1958 et reçoit l'épée de membre de l'Institut en 1959. Il est élu président de la Société asiatique en 1964. Il s'éteint en 1969, à l'âge de 83 ans.
Formé à la rigueur de l'épigraphie, G. Cœdès a produit l'œuvre monumentale des Inscriptions du Cambodge (8 vol.) et peut être aussi considéré comme le père de l'épigraphie thaïe. Philologue, il a exploré les chroniques religieuses du Siam et proposé une première histoire de l'alphabet thaï. Archéologue, il a élaboré des descriptions de détail, tout autant qu'il a formulé des hypothèses d'ensemble. De la génération tenant de l'orientation classique de l'histoire, il était néanmoins ouvert aux perspectives d'une histoire sociale, sans avoir pu lui-même la développer.

Lévy, Paul (1909-1998)

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  • Person
  • 1909-1998

Né à Saigon, Paul Lévy poursuit ses études supérieures à Paris et obtient, en 1934, une licence ès lettres et un diplôme de l'Institut d'ethnologie. Il est nommé en 1937 à la tête du nouveau service ethnologique de l'EFEO à Hanoi. Il mène alors des fouilles préhistoriques au Laos, où il effectue des sondages stratigraphiques dans les abris sous roche de la région des Hua Pan, au Nord-Est du Laos, ainsi qu'au Cambodge, où il découvre le site préhistorique de Mlu Prey.

Les groupes ethniques du Nord et du Centre du Vietnam font également l'objet de ses recherches, mais c'est le Laos qui retient avant tout son attention : il accumule une documentation d'une exceptionnelle richesse sur les fêtes, les croyances, les rituels, et la culture technique et religieuse. Il réalise en outre différentes missions en Indochine, en vue de la création de galeries d'ethnographie au musée Blanchard de la Brosse de Saigon et au musée Albert Sarraut de Phnom Penh, et d'un musée d'ethnographie à Hué. En 1938, il est nommé Conservateur de la section de préhistoire et d'ethnologie du musée Louis Finot, à Hanoi.

Il est cofondateur avec P. Huard de l'Institut indochinois pour l'étude de l'homme, qui rassemble pour la première fois des chercheurs français et vietnamiens et publie un bulletin de 1938 à 1944. Sous l'égide de cet institut, il organise également un enseignement d'histoire, d'ethnologie et d'archéologie à l'université de Hanoi.

Il est ensuite nommé successivement, à l'EFEO, membre permanent en 1939, secrétaire-bibliothécaire en 1943, et enfin directeur de 1947 à 1950. L'École fait face, à cette époque, à de fortes restrictions financières et matérielles, tandis que le personnel scientifique et technique est en partie absent, soit rentré en France, soit mobilisé au Vietnam. Paul Lévy publie alors une revue scientifique en français et en vietnamien intitulée Dan Viêt Nam, limitée à quelques numéros, mais qui contient des articles fondamentaux, notamment ceux qu'il signe lui-même sur les tambours de bronze et la civilisation de Dong Son. En 1950, il accepte une direction d'études des religions de l'Asie du Sud-Est continentale et insulaire à l'EPHE.

Ses publications comptent des travaux de paléo-ethnologie dans le BEFEO et dans les comptes rendus de l'Institut indochinois pour l'étude de l'homme. Dans le domaine de l'histoire des religions, il pose l'hypothèse, développée au cours de son enseignement, de l'existence, aux origines du bouddhisme, de conceptions semblables à celles qui caractérisent les religions de mystère de l'antiquité occidentale.

Durand, Maurice (1914-1966)

  • 026845776
  • Person
  • 1914-1966

Né à Hanoi de père français, chef du bureau des traductions au Palais de Justice de Hanoi, et de mère vietnamienne, Maurice Durand débute ses études au lycée Albert Sarraut, puis les poursuit à Paris par une licence ès lettres à la Sorbonne. Fort de sa double culture classique, française par ses études et sino-vietnamienne par sa mère, il gagne Saigon, après la guerre en 1946, comme professeur de lettres au lycée Chasseloup-Laubat. Il est ensuite appelé auprès du recteur de l'université indochinoise, comme chef du bureau des affaires culturelles (1946-1947). Il entre enfin à l'EFEO en 1947 comme membre temporaire, puis comme membre permanent en 1949.

Il assure dans un premier temps le secrétariat général de l'EFEO. De 1954 à 1957, à la suite des accords de Genève, il prend la direction du centre de Hanoi, avec un personnel français réduit, composé de MM. Lefebvre d'Argencé, Vandermeersch et Manikus.

Rentré en France en 1957, après une décennie consacrée à l'EFEO, il prend une direction d'études à l'École pratique des hautes études, où il enseigne pendant neuf ans l'histoire et la philologie vietnamiennes.

Son ouvre scientifique est considérable. Embrassant de l'intérieur toute la culture du Vietnam et expert de ce qui lui est venu de l'extérieur, il peut dresser, en collaboration avec P. Huard, un tableau complet de cette culture dans Connaissance du Vietnam. Il publie également à l'EFEO des études de grammaire, d'histoire, d'histoire des religions et d'histoire de l'art, ainsi que la traduction d'un roman classique en vers.

Il assure dans un premier temps le secrétariat général de l'EFEO. De 1954 à 1957, à la suite des accords de Genève, il prend la direction du centre de Hanoi, avec un personnel français réduit, composé de MM. Lefebvre d'Argencé, Vandermeersch et Manikus.

Rentré en France en 1957, après une décennie consacrée à l'EFEO, il prend une direction d'études à l'École pratique des hautes études, où il enseigne pendant neuf ans l'histoire et la philologie vietnamiennes.

Son ouvre scientifique est considérable. Embrassant de l'intérieur toute la culture du Vietnam et expert de ce qui lui est venu de l'extérieur, il peut dresser, en collaboration avec P. Huard, un tableau complet de cette culture dans Connaissance du Vietnam. Il publie également à l'EFEO des études de grammaire, d'histoire, d'histoire des religions et d'histoire de l'art, ainsi que la traduction d'un roman classique en vers.

Bezacier, Louis (1906-1966)

  • 050637282
  • Person
  • 1906-1966

Louis Bezacier entre à l'École des beaux-arts de Paris en 1929 et suit les cours d'architecture dans l'atelier Defrasse-Madeline en 1931-1932. Parallèlement, une rencontre décisive avec V. Goloubew, en 1930, l'oriente vers les cours de l'École pratique des hautes études, ceux de l'École du Louvre et de l'Institut d'ethnologie de Paris. V. Goloubew lui demande de dresser un plan du temple d'Angkor Vat pour l'Exposition intercoloniale de 1931 et le présente à G. Codès, directeur de l'EFEO. L. Bezacier en devient membre en 1935. Il arrive à Hanoi le 3 octobre de cette même année, pour occuper le poste de Conservateur des monuments du Tonkin, puis du Centre-Vietnam, secteur géographique plus étendu que le Tonkin et regroupant la majeure partie du territoire de l'ancien royaume du Campa.

Dès son arrivée, il entreprend des travaux de restauration de l'un des plus beaux édifices du Tonkin, la pagode de Ninh Phuc (ou But Thap), dans la province de Bac Ninh. Pour cela, il met au point une technique de consolidation des structures en bois (un béton spécial est coulé à l'intérieur des colonnes en bois précieux, devenues creuses sous l'action des termites). Il organise le démontage et le remontage complets des charpentes, afin de remplacer les pièces vermoulues par des pièces saines retaillées à l'identique. Il applique ce procédé à la pagode Van Phuc du village de Phat Tich (province de Bac Ninh) et au pavillon-clocher de Than Quang (Thai Binh). Il restaure ainsi de nombreux temples et pagodes.

Il effectue aussi des fouilles en sous-ouvre pour retrouver les traces d'édifices antérieurs. Dans le soubassement du sanctuaire principal de la pagode Van Phuc, il met au jour des sculptures de pierre et des briques de grandes dimensions portant une date correspondant à 1057. À un niveau plus profond, il découvre les vestiges d'un perron décoré de dragons rampants.

Jusqu'en 1945, il se consacre à l'architecture ancienne civile et religieuse (pagodes, tombeaux, vestiges de l'ancien palais royal des Lê, ponts couverts) du delta du Fleuve Rouge et de la province de Thanh Hoa. Il établit, avec l'aide de ses collaborateurs, des relevés de tous ces monuments. Il détermine une classification de huit types de pagodes, et effectue un relevé systématique du panthéon bouddhique, particulièrement précieux pour l'étude de l'iconographie religieuse vietnamienne.

Il restaure, peu de temps après sa découverte, un stûpa en briques à Binh Son (province de Vinh Yên), daté du XI>e siècle. Il parvient à définir un nouveau style : l'art de Dai La (XIe-XIIe siècles) de la dynastie des Ly, en se basant sur la similitude des décors et des techniques de construction. Il assure également la restauration de nombreux édifices cam sur le site de Mi Son. En 1938, il effectue des fouilles sur le site cam de Chanh Lo (Quang Ngai). Il accompagne L. Malleret en 1943 sur le site d'Oc Eo et prépare pour ce dernier un projet de consolidation du caveau mégalithique de Xuân Lôc.

Si la quasi-totalité de son activité est consacrée à l'archéologie et à l'art du Vietnam, il participe néanmoins, avec le docteur Marneffe de l'Institut Pasteur, à des enquêtes sur les groupes sanguins chez les Thô, les Nùng et les Man. Après un séjour à Angkor, il seconde Marcel Ner dans l'étude des Cam et des Malais de Battambang et de Pursat. Il publie également un article sur les tatouages des montagnards Kha Tu. Il prend sa retraite en 1964, mais poursuit son activité de recherche au sein de l'École jusqu'à sa mort, en 1966.

Giâp, Trân-van (1902-1973)

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  • Person
  • 1902-1973

Diplômé de l'EPHE et de l'institut des hautes études chinois de la Sorbonne.
Recruté à l'EFEO comme lettré titulaire de 6ème classe. Détaché comme répétiteur à Langues O à partir de 1927.
Tran Vap Giap a été collaborateur scientifique de Coedès et Przyluski.

Condominas, Georges (1921-2011)

  • 026797224
  • Person
  • 1921-2011

Né le 29 juin 1921 à Haïphong, en Indochine française, et décédé à Paris le 16 juillet 2011, Georges Condominas est spécialiste de l’Asie du Sud-Est ainsi que de Madagascar.

Lamotte, Étienne (1903-1983)

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  • Person
  • 1903-1983

Étienne Lamotte est né en 1903 à Dinant le 21 novembre 1903, d’un père versé dans la recherche érudite. Il fit lui-même ses « humanités » au collège Notre-Dame de Bellevue à Dinant. Son premier contact avec Louvain date de cette époque : se destinant à la prêtrise, il entra au séminaire Léon XIII et suivit des études de philosophie thomiste et de philologie classique à dans cette ville, siège d’une célèbre université d’obédience catholique établie depuis 1425. De 1923 à 1925, il prit part aux réunions du Grand Séminaire de Malines, et s’acquitta de son service militaire. En 1926, il fut ordonné prêtre. Il profita d’un voyage à Rome pour compléter sa formation théologique et sa connaissance du sanscrit. Après deux ans d’études classiques et orientales, il fut nommé docteur en Langues Orientales (1929), puis docteur en Philosophie et Lettres (1930). La même année, il fut reçu lauréat d’un concours universitaire qui lui valut de recevoir une bourse de voyage. Il se rendît à Paris pour suivre les enseignements de plusieurs professeurs spécialisés : Sylvain Lévi et Alfred Foucher (sanscrit), Paul Démiéville (chinois), Marcelle Lalou (tibétain), Jean Przyluski (pāli). C’est vers cette même période qu’il commença à suivre l’enseignement de l’indianiste Louis de la Vallée Poussin, lequel lui conseilla de se spécialiser en langues bouddhiques à Paris. ­Étienne Lamotte consacra ses efforts à traduire des textes du Canon bouddhique qui n’existaient que dans des versions tibétaines ou chinoises. Il préparait une thèse de doctorat, les Notes sur la Bhagavad-Gïtâ, publiée en 1929.
En 1932, il rédigea avec Jean Przyluski un article qui parut dans le Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient : "Bouddhisme et Upanisad".
A son retour de Paris en 1932, il fut nommé maître de conférences de l’Université de Louvain. En 1934, il y était nommé chargé de cours. Son enseignement comprenait l’étude du pāli, du sanscrit, du chinois, du tibétain. A cet ensemble linguistique s’ajoutait l’introduction à l’indianisme, l’histoire de la philosophie de l’Inde, ainsi que des éléments de philologie grecque. Il devint professeur ordinaire en 1937.
La vie d’Étienne Lamotte fut marquée par le second conflit mondial. Il fut mobilisé comme aumônier militaire. En mai 1940, un incendie brûla une grosse partie de la bibliothèque de l’Université de Louvain, dont des ouvrages de Louis de la Vallée Poussin, ainsi que le tirage de son ouvrage La Somme du Grand Véhicule d’Asanga. Il en fut réduit, pour réaliser ses travaux de recherches, à sa propre bibliothèque personnelle. Les vicissitudes de l’Occupation ne lui permettaient pas de se rendre à Paris pour consulter les manuscrits tibétains de la Bibliothèque nationale de France. Contraint et forcé par les événements, il abandonna la rédaction du troisième volume de la Somme. Il projeta alors d’élaborer une traduction d’un texte bouddhique, pour lequel il n’existait à l’époque qu’une traduction unique en langue chinoise : le Traité de la Grande Vertu de Sagesse. Il y consacra trente-six années de sa vie. Comme pour les textes qu’il a traduits, Étienne Lamotte renvoyait son lecteur aux sources, et fournissait un état de la recherche sur son sujet d’étude. Le Traité est important, car il comble un vide : l’original sanscrit était perdu. C’est le travail accompli par Étienne Lamotte qui a permis de restituer un savoir et de le sauver de l’oubli, à la manière des savants byzantins et arabes ayant sauvegardé les écrits de la Grèce antique lors du moyen-âge occidental.
Il frôla la mort dans la nuit du 11 au 12 mai 1944 : un bombardement allié dévasta Louvain, et le collège Saint-Esprit, où résidait Étienne Lamotte. Beaucoup de ses collègues étaient morts, et la déflagration avait généré de la poussière qui rendait l’air suffocant. Étienne Lamotte sortit des décombres en respirant avec difficulté, mais vivant. Il ne put que constater les dégâts : les caves étaient en ruines, mais sa bibliothèque était intacte. En 1944 parut le premier volume de la traduction du Traité de la Grande Vertu de sagesse, ce qui coïncida avec le début de la fin du second conflit mondial.
La reconnaissance et la notoriété publique commencèrent en pleine guerre : en 1941, il était fait chanoine honoraire du chapitre métropolitain de Malines. En 1946, l’Académie des Inscriptions et belles-lettres lui décerna le Prix Stanislas Julien pour la traduction du volume I du Traité. La même année paraissait « La conduite religieuse du Faisan dans les textes bouddhiques », article qui se voulait une exploration de contes légendaires.
En 1949 paraissait le second volume du Traité. Ce patient travail de traduction se poursuivit pendant trente ans. Ce qui lui valut d’être fait correspondant (1951) de l’Académie royale de Belgique. La même année, il assura une série de conférences au Collège de France. En 1952, il devint membre d’honneur de l’École française d’Extrême-Orient. En 1953, la médaille du Prix Francqui récompensa ses travaux. Puis, en 1959, il devint membre de la Classe des Lettres de l’Académie royale de Belgique et correspondant étranger de l’Institut de France.
La parution de son travail sur l’Histoire du Bouddhisme indien. Des origines à l’ère Saka9 (1958) lui gagna la reconnaissance de la communauté scientifique : Prix Goblet d’Alviella (1961), Prix du Concours quinquennal belge des Sciences Historiques (1955-1960), il fut nommé membre d’honneur de la Société Asiatique en 1960. C’est encore l’ouvrage par lequel il est le plus connu dans la communauté scientifique des bouddhologues et chercheurs en études orientales. Cette somme de travail encyclopédique a renouvelé la vision du bouddhisme en son temps.
Concomitamment, il fut chargé par la Papauté de participer aux réunions de travail du Concile Vatican II. Sa mission consista à élaborer des textes relatifs aux peuples non-chrétiens. C’est dans ce contexte qu’il joua un rôle non négligeable dans la création - en mai 1964 - du Secrétariat pour les Non-Chrétiens par le Pape Paul VI, ancêtre du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.
Son savoir encyclopédique l’amena à multiplier ses interventions lors de conférences et colloques : en 1963, il fit des conférences à la School of Oriental and African Studies de l’Université de Londres, dont il devint membre correspondant en 1964. En 1969, il se livrait à des conférences orales à la Fondation Giorgio Cini (Venise), ainsi qu’à l’Istituto per il Medio ed Estremo Oriente (Rome).
En 1962, Étienne Lamotte traduisait un des textes fondamentaux du Bouddhisme mahāyāna : l’Enseignement de Vimalakīrti11, étude relative aux doctrines de la « Voie du Milieu » et du Grand Véhicule.
Les sociétés savantes l’accueillirent parmi leurs membres : élu membre de la Royal Asiatic Society et promu doctor honoris causa de l’Université de Rome (1967), l’Académie chinoise de Hwa Kwang en fit l’un des siens en 1968. En 1969, l’Université de Gand lui décerna le titre de doctor honoris causa. La British Academy (1970) ne fut pas en reste.
Entre 1966 et 1974, il assista aux troubles qui menèrent à la scission de l’Université de Louvain. A l’origine, un mouvement d’opinion réclamait une « flamandisation » de l’enseignement donné à l’Université catholique. Des manifestations menées contre la présence de la Section de la langue française à Louvain amenèrent à un transfert de ladite section en Wallonie, à Bruxelles.
L’Université de Louvain fut scindée en deux ensembles distincts à partir de 1972 : la Katholieke Universiteit Leuven (KU Leuven), située sur le lieu originel à Louvain, en territoire flamand ; et l’Université catholique de Louvain (UCL), située en territoire wallon, à Louvain-la-neuve. L’Institut orientaliste, petit laboratoire de recherche où l’on parlait couramment les deux langues, ainsi que la Faculté de Philosophie et Lettres, fut aussi amené à déménager à Louvain-la-neuve12.
En 1971, il donna des cours au séminaire d’études bouddhiques de l’Université de Göttingen, en lien avec ses amis Heinz Bechert et Ernst Waldschmidt. En 1972, il devint membre correspondant de cette Université. En 1973, on réimprima la Somme du Grand Véhicule d’Asanga13, qui consiste en une traduction et un commentaire d’un texte du célèbre moine bouddhiste gandhârais Aryasanga en version tibétaine. Elle expose la doctrine de l’École bouddhique de Cittamātra.
Avant de prendre sa retraite en 1974, Étienne Lamotte eut la tristesse de voir démanteler son programme d’études bouddhiques. En 1977, sur l’invitation de la Japan Foundation, il fit un voyage au Japon. Il y fut fasciné par ce qu’il vit, et cela confirma son approche du Bouddhisme qu’il avait mené jusqu’à cette date essentiellement en Europe, par l’étude de ses textes fondamentaux.
En 1982, l’Université Kelaniya de Sri Lanka lui décerna le titre de doctor honoris causa. En 1983, la communauté monastique de Siri Kalyani lui décernait le titre d’« expert en Écritures bouddhiques ». Il avait projeté de se rendre sur place. Il décéda quelques jours plus tard.
Étienne Lamotte a légué sa bibliothèque à l’Institut du Hōbōgirin, siège à Kyoto de l’École française d’Extrême-Orient.

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