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Notice d'autorité
IdRef

Trouvé, Georges Alexandre (1902-1935)

  • 074785486
  • Personne
  • 1902-1935

De la même classe d'âge que Jacques Lagisquet et Henri Mauger (voir notices infra), Georges Trouvé étudie l'architecture à l'École des beaux-arts de Nantes, puis de Paris, où il est l'élève d'Emmanuel Pontrémoli. Diplômé en 1929, il part au Vietnam pour travailler comme conseiller technique au Crédit foncier de l'Indochine. Établi à Hanoi, il dessine la façade de la Banque d'Indochine et de l'Imprimerie d'Extrême-Orient, mais enseigne également la composition architecturale et la mise en ouvre du béton à l'École des beaux-arts.

En avril 1931, il est nommé membre temporaire de l'EFEO. Il réalise à ce titre plusieurs projets d'aménagement du musée Louis Finot, visite les sites archéologiques du Campa et se rend à Angkor, où il dégage et étudie des vestiges proches du Baray occidental (BEFEO 32), comme le Prasat et le spean Tor (BEFEO 35) ou Pre Rup. Il prend ensuite en charge les travaux de dégagement du groupe de Roluos et découvre successivement les stèles de fondation Preah Ko et du Bakong. Nommé membre permanent de l'EFEO en 1932, il poursuit, en collaboration avec Henri Marchal, l'anastylose de la galerie extérieure et la consolidation de la tour centrale du Bayon. Toutefois, la découverte du Prasat Ak Yum, le plus ancien de tous les temples-montagnes, qui était enfoui dans la digue sud du Baray occidental (1933), et de son puits de fondation, l'engage à tenter des sondages sous la tour centrale du Bayon. La découverte d'un nouveau puits de fondation et son déblaiement permettent de mettre au jour une grande statue du Buddha sur nâga brisée qui sera reconstituée sur une terrasse bouddhique située à proximité du monument.

En 1935, Georges Trouvé remplace Henri Marchal à la Conservation d'Angkor, mais, confronté à des difficultés personnelles, il se donne la mort le 18 juillet de la même année.

Parfois attribuées à son « flair », les découvertes successives de Georges Trouvé sont surtout le fruit d'une méthode qui repose sur un enregistrement précis des données et leur exploitation dans le cadre d'un projet scientifique. C'est ainsi qu'en association avec Henri Marchal, il dresse, à partir des Journaux de fouilles et de ses prospections, la carte des vestiges archéologiques du site d'Angkor. Avec Georges Trouvé, la Conservation d'Angkor ne se contente plus de découvrir et de conserver, elle entreprend aussi de cartographier et d'analyser les très nombreux vestiges répertoriés dans la région d'Angkor. Unanimement salués, ses travaux recentrent l'action de l'École à Angkor dans une perspective scientifique, même si, du fait de sa disparition précoce, ses observations n'existent le plus souvent qu'à l'état de croquis et de notes.

Laur, Jean (1924-2016)

  • 057100543
  • Personne
  • 1924-2016

Architecte DPLG, ancien élève de l'École du Louvre, de l'École des langues orientales. - Conservateur des monuments d'Angkor de 1954 à 1959.

Lagisquet, Jacques (1903-????)

  • 074758608
  • Personne
  • 1903-????

Jacques Lagisquet est de la même classe d’âge que Georges Trouvé et Henri Mauger, deux autres architectes successivement recrutés par l’EFEO. Architecte dplg, il quitte la France en 1929 pour travailler comme architecte-adjoint des travaux publics dans le service des bâtiments civils en Annam. Six ans plus tard, en octobre 1935, il est détaché à l’EFEO. Il collabore alors aux travaux d’agencement du musée cham de Tourane et est nommé Inspecteur du Service archéologique et Conservateur du groupe d’Angkor. Il ne rejoint cependant Angkor qu’au début de l’année 1936. Il travaille sur le dégagement de la terrasse de Bantey Srei et se rend avec Henri Marchal et Philippe Stern dans la région des Kulen (avril-mai 1936).

Peu de temps après son arrivée, dans un contexte de pénurie d’architectes, il est, à sa demande, réintégré dans son cadre d’origine. Il est alors affecté à Hué pour mettre au point les plans du musée Thanh-Hoa. En 1942, il est nommé membre permanent de l’EFEO, censé remplacer Maurice Glaize à Angkor, mais il continue en fait de travailler à Dalat pour les travaux publics jusqu’en mars 1945 (occupation japonaise). Il se rend alors à Saigon pour diriger la Conservation des monuments historiques de l’Indochine, secteur Cochinchine, jusqu’à la fin de l’année 1945, puis revient à Dalat jusqu’en juillet 1946. Mis à la disposition de l’EFEO, il est nommé Conservateur du musée Albert Sarraut en 1947, puis secrétaire général intérimaire de l’Institut bouddhique de Phnom Penh.

Un an plus tard, en juin 1948, il quitte l’EFEO pour aller travailler à Dalat comme conseiller aux travaux publics, mais une poliomyélite le contraint à rentrer en France. Le conseil supérieur de la santé le considère alors inapte à l’outre-mer (1950).

Commaille, Jean (1868-1916)

  • 168080583
  • Personne
  • 1868-1916

Fils de soldat, élève de l'école militaire de La Flèche, Jean Commaille ne se présente pas à Saint-Cyr et semble renoncer à la carrière militaire pour se consacrer au dessin. Cependant, sans ressource, il finit par s'engager dans la Légion étrangère où il est nommé Garde principal de la milice cambodgienne, en janvier 1896. À l'issue de son engagement en 1898, il trouve un emploi au Cambodge dans les Services civils du Protectorat, comme commis auxiliaire de comptabilité. Il visite alors des temples khmers et séjourne notamment à Angkor en 1899.

En 1900, il entre à l'EFEO comme secrétaire-trésorier et se voit confier l'installation du premier musée de Saigon. Peu après, il doit assurer le transfert des collections à Hanoi, où seront désormais centralisés le siège de l'EFEO et les services administratifs du Protectorat. Il est parallèlement chargé d'organiser une fouille à Bassac, au sud-est de Phnom Penh (BEFEO 2). Il quitte l'École temporairement pour un travail mieux rémunéré dans une imprimerie, avant de retourner dans son administration d'origine, les Services civils.

En 1907, la rétrocession des provinces occidentales du Cambodge par le Siam place les monuments d'Angkor sous la responsabilité de l'École. Jean Commaille accepte alors d'en assurer la surveillance en tant que commis des Services civils en mission à Angkor, mis à la disposition du Commissaire de Battambang par un arrêté du 4 décembre 1907. Six mois plus tard (juillet 1908), il devient officiellement le premier Conservateur du site, chargé de la conservation et de la restauration des monuments d'Angkor. Sans attendre sa nomination officielle, il dresse avec E. Lunet de Lajonquière la liste des travaux de conservation à effectuer en priorité, notamment le dégagement d'Angkor Vat et du Bayon (BEFEO 7).

Dès le mois de janvier 1908, il envoie ses premiers rapports mensuels d'activité à Hanoi. Ces documents assurent un lien entre la direction de l'École et son représentant à Angkor ; ils sont aujourd'hui une source essentielle sur les travaux engagés par l'institution naissante. À partir de 1909, ces rapports administratifs sont doublés par la tenue d'un cahier (Journaux de fouilles) sur lequel sont consignées quasi quotidiennement les activités du Conservateur.

Ses efforts portent principalement sur le dégagement d'Angkor Vat (1908-1910) et du Bayon (1911-1914), mais aussi sur les chaussées nord et sud d'Angkor Thom (1910-1912), les Terrasses royales (1911) et les Preah Pithu (1912). Il entreprend enfin, au Baphuon, le débroussaillement du Bouddha couché (1908), les photographies de ses bas-reliefs (1912) et les premiers sondages (1915).

Peintre amateur, isolé de tout, Jean Commaille habite successivement dans un « bungalow » construit à proximité de la chaussée ouest d'Angkor Vat, puis, après le départ de son épouse, dans une petite maison à Siem Reap. C'est en se rendant sur les chantiers avec la paye de ses ouvriers qu'il est assassiné le 29 avril 1916. Jean Commaille est inhumé à proximité du Bayon, dans un caveau surmonté par un pyramidion érigé en sa mémoire. Trois de ses agresseurs sont condamnés à mort et exécutés à Phnom Penh tandis que son serviteur purge 18 mois de prison, pour s'être enfui après le meurtre.

Modeste employé de l'administration coloniale, Jean Commaille trouve à l'EFEO et à Angkor la possibilité d'accomplir une mission à laquelle, contrairement aux apparences, il était préparé. En effet, par sa formation militaire et ses liens avec les services du Protectorat, Jean Commaille donne à la représentation de l'École à Angkor son statut officiel. Il y impose la précision et la rigidité des méthodes de l'administration coloniale. À la « pacification » succède la « mission civilisatrice », qui passe au Cambodge par la renaissance du patrimoine architectural khmer : elle est perceptible dans les aquarelles de Jean Commaille, qui offrent invariablement une image grandiose de monuments abandonnés, auxquels l'action de l'École s'efforce de redonner vie. Représentant de son époque, les orientations de Jean Commaille ancrent l'action de l'École dans l'ambivalence, entre une mission administrative et un travail scientifique, qui permettent à l'institution d'avoir l'autorité et les moyens d'engager et de poursuivre la mise en valeur et l'étude d'Angkor.

Marchal, Henri (1876-1970)

  • 069682178
  • Personne
  • 1876-1970

Bachelier ès lettres et philosophie et bachelier ès lettres et mathématiques en 1895, Henri Marchal est admis à l'École des beaux-arts, section architecture, dans l'atelier dirigé par Gaston Redon. Parallèlement, il donne des conférences dans les universités populaires et un cours du soir de dessin industriel à l'Association polytechnique.

Nommé Inspecteur des bâtiments civils du Cambodge en 1905, il effectue une mission en Thaïlande afin de préparer le projet d'une nouvelle légation de France. En 1910, il passe le Brevet de langue cambodgienne ; il est nommé conservateur-adjoint du musée de l'École à Phnom Penh, en tant que responsable de la nouvelle section des antiquités khmères. En 1912, il est affecté à Saigon, comme inspecteur des bâtiments civils de la Cochinchine.

En 1916, à la suite de la disparition de Jean Commaille, il est détaché auprès de l'EFEO pour assurer la direction de la Conservation d'Angkor. Il reprend tout d'abord l'œuvre de débroussaillement d'Angkor Vat et des principaux monuments construits à la périphérie de la Place royale (Bayon, Baphuon, Palais royal, Preah Pithu, etc). Cette mise en valeur de la zone centrale d'Angkor Thom est complétée par le repérage des très nombreux vestiges situés à l'intérieur ou à proximité immédiate de l'enceinte d'Angkor Thom (BEFEO 18). En 1919, Henri Marchal est nommé membre permanent de l'EFEO et Conservateur d'Angkor. Il poursuit le dégagement des douves d'Angkor Vat, en même temps qu'il entreprend des consolidations ponctuelles au Bakheng (1922-1929), au Baphuon, au Bayon, à la Porte de la Victoire, ainsi que dans des monuments légèrement excentrés comme le Preah Khan ou Bantey Kdei. Il prend cependant conscience des limites des méthodes de consolidation utilisées jusqu'alors et, en 1930, part à Java pour étudier les principes de l'anastylose auprès du service archéologique des Indes néerlandaises (BEFEO 30).

À son retour, il décide de les mettre en œuvre sur le temple de Bantey Srei, récemment découvert (1931-1933). Cette restauration est unanimement saluée. En 1933, Henri Marchal prend officiellement sa retraite et quitte la Conservation d'Angkor pour remplacer Henri Parmentier à la tête du service archéologique de l'EFEO. En 1938, sur le chemin du retour vers la France, il effectue un séjour à Ceylan et en Inde, dont il donnera un récit imagé dans le Souvenir d'un ancien conservateur d'Angkor.

Arrivé en France au début de la guerrre, il y restera jusqu'en 1946, année où il effectue une mission à Pondichéry pour prendre la direction du chantier de Virampatnam. Un an plus tard, il est rappelé pour assurer le remplacement de Maurice Glaize comme Conservateur d'Angkor et y reste six ans. Il restaure les édifices situés le long de la chaussée ouest d'Angkor Vat (1948) et travaille aussi à la Terrasse des Éléphants (1948), au Baphuon (1948), à Bantey Kdei (1950), au Prah Khan (1950) et à Thommanon (1950).

Après un bref séjour en France, il repart à Hanoi pour assurer temporairement la conservation du musée Louis Finot. En 1954, il est nommé conseiller technique des monuments historiques et chef du bureau de l'architecture au ministère des Travaux publics du Royaume du Laos, poste qu'il occupe jusqu'en 1957. C'est à cette date qu'il prend définitivement sa retraite et décide de rester au Cambodge. Il s'installe alors à Siem Reap, où il décède à l'âge de 94 ans.

La vie d'Henri Marchal se confond pendant près de quarante ans avec les travaux de restauration menés sur le site d'Angkor. Profondément attaché au Cambodge et à la conservation de son patrimoine, il a professionnalisé l'action de l'École, en appliquant aux monuments khmers les procédés développés en Grèce et à Java. Appelé à travailler sur de très nombreux monuments, il en a donné des descriptions précises, tant dans les Journaux et Rapports de fouilles que dans de très nombreuses monographies, qui sont un support indispensable à l'approche architecturale de bien des monuments.

Batteur, Charles (1880-1932)

  • 072225432
  • Personne
  • 1880-1932

Travaillant au Laos dans les Services civils, comme inspecteur des Bâtiments civils, depuis 1905, Charles Batteur est détaché à l'École, comme inspecteur du Service archéologique, en 1919, puis est nommé membre permanent en 1921.

À Vientiane, il est chargé de la restauration du Vat Sisaket, destiné à recevoir des collections laotiennes. Il est également appelé à remplir les fonctions de Conservateur par intérim du groupe d'Angkor (août 1920 - janvier 1922). On lui doit, en particulier, le dégagement du temple de Bantey Kdei. Au Tonkin, il participe à la réfection de diverses pagodes, dont entre autres, à Hanoi, le Van Miêu et la pagode Môt Côt. Il assure également un enseignement d'architecture à l'École des beaux-arts de l'Indochine et, enfin, contribue à la réalisation du musée de l'École à Hanoi par des dessins et des notices, qu'il publie dans le BEFEO en 1926. À partir de 1930, il dirige la Conservation des monuments historiques de l'Annam-Tonkin.

Revèron, Paul (1890-....)

  • 074784595
  • Personne
  • 1890 - ????

Paul Revèron est architecte diplômé de l'École des beaux-arts de Paris. Architecte des bâtiments civils de l'Indochine, il est recruté à l'EFEO comme membre temporaire à compter de janvier 1925, mais ne rejoint Siem Reap que vers la mi-juillet. Il doit alors assurer la restauration du pont de Praptos à Kompong Kdei, mais envisage aussi de reprendre l'inventaire des monuments khmers de Lunet de Lajonquière. Il entreprend alors avec Henri Marchal des prospections dans le massif des Kulen et le long de l'ancienne chaussée reliant Angkor au Preah Khan de Kompong Svay, ainsi qu'à Kompong Thom et à Sambor Prei Kuk. En avril 1926, son contrat est renouvelé pour une année, mais, à la suite d'ennuis de santé, il doit rejoindre Hanoi dès le mois de juillet. Il participe alors à la préparation des plans du musée de Hanoi, ainsi qu'à l'aménagement de dépendances de l'École. Un an plus tard, il quitte l'EFEO pour être mis à la disposition du Résident supérieur du Laos, en tant qu'architecte-adjoint dans le Service des travaux publics (arrêté du gouverneur général de l'Indochine du 2 août 1927) et part pour Vientiane. Il est par la suite à nouveau affecté au Cambodge par le Service des bâtiments civils de l'Indochine comme architecte du Palais royal de Phnom Penh.

Fombertaux, Léon (1871-1936)

  • 074726897
  • Personne
  • 1871-1936

Architecte, diplômé de l’École des beaux-arts de Marseille et de l’École des arts décoratifs de Nice, Léon Fombertaux travaille d’abord pour son propre compte à Hyères de 1898 à 1912, puis il entre comme attaché à l’Inspection des monuments historiques du Maroc.

C’est fort de cette expérience qu’il est attaché en 1925 au Service archéologique de l’EFEO et arrive au Cambodge. En tant que conservateur-adjoint, il travaille au dégagement du Prasat Chrung, à l’angle nord-ouest d’Angkor Thom, achève celui de Chau Say Tevoda, puis entreprend le dégagement du gopura nord-est de Preah Khan. Parallèlement, il découvre des vestiges dans le quart sud-ouest d’Angkor Thom, au sud et au nord de Tep Pranam, ainsi qu’une chapelle à l’ouest d’Angkor Thom. Il révèle ainsi de nouvelles inscriptions et sculptures. En 1928, il est chargé de continuer, à Sambor Prei Kuk, les fouilles commencées l’année précédente par V. Goloubew. Il consolide ensuite un temple d’art pré-angkorien, le Prasat Phum Prasat, entre Phnom Penh et Kompong Thom.

L’œuvre principale de L. Fombertaux reste la restauration du That Luang à Vientiane, entre 1929 et 1935. Des sondages lui permettent de faire une découverte importante : la présence, au cœur du monument, d’un stupa (ou that) primitif. Cette structure cachée, de plan carré, est bâtie en blocs de latérite parfaitement taillés. Chacun des côtés est couronné par cinq grandes feuilles de lotus, dont les extrémités ont été rognées lorsqu’on a construit la superstructure que nous connaissons. L. Fombertaux relève et photographie les vestiges primitifs avant de les refermer. Ensuite, se fondant sur les dessins laissés au siècle précédent par Delaporte, il remonte la pyramide étage par étage et reconstruit la flèche centrale, qu’une restauration malheureuse avait déformée au début du siècle.

Glaize, Maurice (1886-1964)

  • 05063965X
  • Personne
  • 1886-1964

Issu d'une famille d'artistes - son grand-père est peintre décorateur et son père architecte -, Maurice Glaize est l'élève d'H. Deglane à l'École des beaux-arts de Paris. En 1913, il présente sa candidature à l'EFEO, mais est classé second derrière Georges Demasur. Mobilisé dans une unité d'aérostiers en 1914, il passe son diplôme d'architecte dplg en 1919 et travaille à la Société coopérative de reconstruction de la ville de Rethel, avant de s'installer en libéral à Paris.

Recruté par le Crédit foncier et de l'Union immobilière d'Indochine comme directeur de l'agence de Phnom Penh, il participe de 1928 à 1930 au suivi des chantiers d'établissements industriels ou commerciaux, de diverses habitations et du futur Hôtel Royal. Membre de la Chambre de commerce et d'agriculture du Cambodge, il exerce ensuite à Saigon de 1931 à 1934, où il est expert-architecte près le Tribunal civil. De retour à Paris en 1934, il part à Dakar, où il travaille jusqu'en 1936 au Crédit foncier de l'Ouest africain.

À la suite de la mort de Georges Trouvé, il se présente à l'École et est affecté, en tant que membre permanent à compter du Ier décembre 1936, à la Conservation des monuments d'Angkor. L'année suivante, il est nommé Inspecteur du service archéologique et Conservateur des monuments d'Angkor. Son activité multiforme va alors concerner de très nombreux édifices. Elle se limite parfois à un travail de dégagement et de consolidation, comme au Mebon oriental (1937-1939), au Phnom Krom (1938), ou au Phnom Bok (1939) ; elle consiste aussi en des remontages partiels, comme à Neak Pean (1938-1939), au Preah Khan, au Bayon et à la Porte nord d'Angkor Thom (1939-1946). Elle peut également être plus « interventionniste » et porte alors sur l'anastylose partielle du monument (pavillon d'entrée de Preah Palilay en 1937-1938, temple principal de la pyramide du Bakong en 1936-1944), ou toucher l'ensemble du sanctuaire, comme à Bantey Samre (1936-1946) et au Mebon occidental (1943-1944). Cette grande pratique professionnelle lui permet d'engager une réflexion méthodologique sur les procédés de restauration et plus particulièrement sur l'adaptation des techniques de l'anastylose aux monuments khmers (Cahiers de l'EFEO, 1941). Il est aussi en mesure de publier plusieurs monographies architecturales (Phnom Krom, Neak Pean, Preah Palilay) et de rédiger, après Henri Parmentier et Henri Marchal, un nouveau guide d'Angkor. Ce dernier, extrêmement complet, est édité en 1944 à Saigon par le libraire-éditeur Albert Portail et connaît de très nombreuses rééditions officielles et pirates ; il reste encore aujourd'hui l'ouvrage de référence pour les visiteurs du site.

En 1947, à l'issu d'une prolongation de son congé en France, Maurice Glaize renonce à retourner au Cambodge, pour s'installer définitivement à La Rochelle, où il participe à la reconstruction de la ville.

Après l'introduction par Henri Marchal de l'anastylose comme méthode de restauration des monuments khmers, Maurice Glaize réussit à en adapter l'usage de manière graduée en fonction des moyens disponibles, de la valeur et de la « pathologie » de chaque édifice. De plus, ses travaux de restauration ont souvent permis de mieux comprendre la chronologie (Bakong) ou le rôle des représentations architecturales dans la civilisation khmère (Neak Pean, Mebon occidental). Avec Maurice Glaize, les restaurations nourrissent les recherches architecturales et deviendront une des clés de l'intervention de l'École au Cambodge.

Parmentier, Henri (1871-1949)

  • 029962870
  • Personne
  • 1871-1949

Henri Parmentier passe sa jeunesse à Paris. Bachelier ès lettres et ès sciences en 1888-1890, il entre à l'École des beaux-arts, section architecture, en 1891. Attaché au service d'architecture de Tunis, il débute dans l'archéologie par un relevé et une restitution du temple de Saturne-Baal à Dougga (mention honorable au Salon des Artistes français, en 1896). Nommé pensionnaire-architecte de l'EFEO naissante, il débarque en novembre 1900 en Indochine, qui va devenir sa deuxième patrie. Sa première mission consiste en l'étude et la sauvegarde des monuments cam, très peu connus à l'époque et souvent confondus avec des temples khmers. Après un repérage complet, il entreprend avec Ch. Carpeaux de longues campagnes de fouilles sur les sites de Mi Son en 1903-1904, de Dong Duong, de Chanh Lô en 1905 et de restauration des temples de Po Nagar en 1905 et de Po Klaung Garai en 1908.

Ses études et relevés des monuments cam sont publiés dans l'Inventaire descriptif des monuments cams de l'Annam, dont le premier volume (description des monuments) paraît en 1909 et le second (étude de l'art cam) en 1918. Ils lui valent le Prix d'archéologie coloniale.

En 1904, il est nommé chef du service archéologique de l'EFEO et organise, en compagnie d'H. Dufour et Ch. Carpeaux, une première mission à Angkor. Les trois archéologues effectuent un relevé complet des bas-reliefs du Bayon. H. Parmentier obtient en 1905 le diplôme d'architecte dplg en présentant une étude sur un type d'habitat adapté aux conditions climatiques du Tonkin.

En novembre de cette même année, il organise la Conservation d'Angkor et, en 1908, l'installation des collections du musée de l'EFEO à Hanoi. Il réalise les plans du musée d'art cam de Danang, qui sera achevé en 1919 et agrandi en 1936. Le musée recevra officiellement, à cette occasion, le nom de musée Henri Parmentier.

En 1907, l'École commence un programme de travaux sur le site d'Angkor ; H. Parmentier met en place un programme de conservation des édifices. En 1911, l'étude des temples de Sambor (Kompong Thom), jusque-là considérés comme cam, l'amène à définir un nouvel art : l'art pré-angkorien. Il étudie, entre autres, les bas-reliefs du grand temple de Bantey Chmar, les temples de Vat Phu, de Vat Nokor, l'architecture khmère ancienne d'après les bas-reliefs du Bayon et, en collaboration avec L. Finot et V. Goloubew, en 1926, le temple de Bantey Srei.

En 1932, il dégage le temple du Krol Roméas sur le Phnom Kulen. Atteint par l'âge de la retraite, mais choisissant de continuer à travailler pour l'EFEO, il est nommé Chef honoraire du Service archéologique. En 1933, il décide de mettre à jour L'inventaire des monuments indochinois de Lunet de Lajonquière, mais sa santé affaiblie par ses nombreux séjours dans la brousse ne lui permet pas de poursuivre ce travail sur le terrain. Il se fixe alors définitivement au Cambodge et rédige un ouvrage sur l'art architectural hindou en Inde et en Extrême-Orient. Il consacre les dernières années de sa vie à la réalisation d'un travail sur l'art du Laos, mais le pillage de sa bibliothèque, lors de l'occupation japonaise, le prive d'une partie de sa documentation. Il meurt le 22 février 1949 à Phnom Penh.

Il avait assuré par deux fois la direction de l'EFEO par intérim : du 2 juillet 1909 au Ier novembre 1910 et du 7 mai 1918 au 8 décembre 1920, soit durant un total de trois ans. Outre ses travaux archéologiques, il rédigea de nombreux guides et catalogues : du musée de Phnom Penh (BEFEO 12), de celui de Hanoi (1915) et de celui de Tourane (BEFEO 19), guides « Henri parmentier » sur l'art de l'Indochine (1936, 18 fasc.) et guide d'Angkor (1950). Il publia également dans la revue de Hanoi, Indochine, en 1944, des « Souvenirs d'un vieil archéologue indochinois ».

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