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Notice d'autorité

Elisseeff, Danielle (1938-....)

  • 026850028
  • Personne
  • 1938-....

Archiviste-paléographe. Chercheur à l'École des hautes études en sciences sociales (en 1987), directeur-adjoint du Centre d'art et d'archéologie d'Extrême-Orient de l'EHESS, responsable de la "Revue bibliographique de sinologie" (en 1983). Pensionnaire de la Maison franco-japonaise de Tokyo (en 1967). Membre de l'Académie des sciences d'outre-mer deuis 2012. Professeur à l'École du Louvre (en 2003)

Elisseeff, Vadime (1918-2002)

  • 026850044
  • Personne
  • 1918-2002

Fils du japonologue Serge Elisseeff (1889 - 1975), et attaché au musée Cernuschi depuis 1942, Vadime Elisseeff (1918-2002) succéda à René Grousset comme chef d’établissement et dirigea l’institution durant trente ans (1952-1982). Le musée est l'un des rares musées en Occident dont les collections soient exclusivement consacrées à l'art chinois.
Directeur du musée Guimet de 1982 à 1986, il devait imposer l'idée d'y entreprendre des travaux d'envergure, ce qui fut fait par Jean-François Jarrige, son successeur.
Les ouvrages grand public de cet admirable vulgarisateur furent consacrés aux civilisations chinoise et japonaise, sujets également de son enseignement (École du Louvre, Institut national des langues orientales, École des hautes études en sciences sociales)

Jean Filliozat (1906-1982)

  • 026865033
  • Personne
  • 1906-1982

Jean Filliozat s'oriente d'abord vers la médecine (ophtalmologie), qu'il pratique de 1930 à 1947. Parallèlement, pendant ces années de formation, de pratique et de recherches médicales, il s'initie à l'orientalisme. Il apprend le sanskrit, le pâli, le tibétain et le tamoul, est licencié ès lettres en 1936 avec des certificats d'études indiennes (1932), d'histoire des religions (1933), d'ethnologie (1936) et un diplôme de l'École nationale des langues orientales (tamoul, 1935). Il obtient en 1934 un diplôme de l'École pratique des hautes études avec une thèse où il compare un texte sanskrit, le Kumâratantra de Râvana, avec des parallèles en d'autres langues de l'Inde, en tibétain, chinois, cambodgien et arabe. Il soutient en 1946 une thèse de doctorat ès lettres, La doctrine classique de la médecine indienne. Sa vocation pour la recherche scientifique, ses études médicales, son goût de l'Orient, l'ont engagé d'emblée vers l'histoire de la médecine indienne. Mais il ne sera jamais le spécialiste d'un champ de recherche unique. Sa vocation est universelle et le milieu des maîtres qui le guident contribue sans doute beaucoup à universaliser son orientation. S. Lévi l'entraîne vers le domaine dravidien, afin d'éclairer la connaissance de la culture de l'Inde à partir de sources autres que les documents sanskrits mais profondément influencées par eux. J. Bacot lui apprend ce qu'est la science par l'expérience du terrain. J. Bloch lui donne le goût du réel social et culturel que livre le langage. A. Foucher lui montre l'importance de l'observation directe du fait culturel et de la rencontre des lettrés traditionnels indiens, acteurs vivants de cette culture.

J. Filliozat ne peut se rendre en Inde avant 1947. Ses premières années d'indianisme sont donc consacrées à l'étude des textes. Il est attaché au Département des manuscrits orientaux de la Bibliothèque nationale de 1936 à 1941, chargé de cours de langues modernes de l'Inde (tamoul) à l'École nationale des langues orientales vivantes de 1937 à 1939, chargé de conférences temporaires à la IVe section de l'EPHE de 1937 à 1939 et, après l'interruption causée par la guerre pendant laquelle il est médecin-lieutenant, en 1941. En cette même année, il devient directeur d'études de Philologie indienne à la IVe section de l'EPHE, où il enseigne jusqu'en 1977. En 1952, il entre au Collège de France où il dispense un second enseignement jusqu'en 1978. Il est nommé membre d'honneur de l'EFEO en 1948.

Sa principale activité d'organisation des études d'orientalisme a été la direction, de 1956 à 1977, de l'EFEO et de l'Institut français d'indologie de Pondichéry, qu'il a fondé en 1955. Il fait de ce dernier un centre de coopération scientifique franco-indien et il y organise un vaste programme de collecte de manuscrits çivaïtes et une photothèque.

L'ouvre de J. Filliozat est considérable par le nombre des publications et la diversité des sujets traités. De l'ouvre antérieure au temps des premiers voyages, on retiendra le travail d'information générale sur l'ensemble de l'Inde et sa culture, qui conduit à la rédaction en collaboration avec L. Renou du manuel d'études indiennes, L'Inde classique, et deux études de la contribution de l'Inde à l'histoire des sciences dans l'antiquité : Magie et médecine (1943) et La doctrine classique de la médecine indienne, ses origines et ses parallèles grecs (1949).

À partir de 1947, avec la rencontre de l'Inde même, de ses savants, et de l'Asie du Sud-Est, l'ouvre de J. Filliozat ne cesse de se diversifier. À l'histoire telle qu'il la concevait - enquête sur l'homme dans le cours du temps et dans son entourage, comportant aussi bien l'étude du milieu naturel et l'utilisation de ce milieu que celle de la pensée la plus détachée du monde -, il apporte une contribution essentielle. Il étudie d'abord les sources de l'histoire de l'Inde au sens large, inscriptions, manuscrits - il a fait beaucoup de paléographie -, littérature.

Élève de S. Lévi, il travaille toute sa vie sur les problèmes des contacts extérieurs de l'Inde, de l'expansion de ses idées, scientifiques ou religieuses. C'est d'abord l'étude des relations de l'Inde avec le monde gréco-romain et les possibilités d'échanges culturels. Puis il s'intéresse au phénomène de l'indianisation de l'Asie du Sud-Est. Une de ses recherches les plus approfondies est celle du symbolisme du monument du Phnom Bakheng au Cambodge (1954). Il recourt pour l'expliquer à la source âgamique et aux conceptions générales du cosmos des Purâna et des astronomes indiens.

J. Filliozat s'intéresse également au rapport du sanskrit avec la société et à son rôle de langue de communication. Il distingue deux époques dans l'histoire de l'utilisation du sanskrit, l'articulation se faisant au début de l'ère chrétienne. Tout d'abord le sanskrit est la langue du groupe des deux fois nés et de la littérature védique et brahmanique, soit une langue de culture savante et de propagation culturelle, alors que les dialectes moyen-indiens sont utilisés dans les relations courantes. Plus tard, on assiste à un phénomène de sanskritisation des moyen-indiens et même des langues dravidiennes. Le sanskrit devient une langue de communication générale et non plus seulement religieuse et culturelle.

Parallèlement, J. Filliozat étudie la littérature tamoule, à laquelle il a consacré une grande part de ses cours au Collège de France, et cherche à démontrer que les sources dravidiennes sont, à côté du sanskrit, une partie fondamentale de la documentation devant servir à toute connaissance globale de l'Inde.

Témoin, d'une part, de l'intense vie religieuse de l'Inde d'aujourd'hui et de son caractère très traditionnel, maîtrisant, d'autre part, une abondante documentation sur les états anciens des religions, J. Filliozat a pu décrire la composante religieuse de la culture indienne avec beaucoup d'exactitude et de clarté. Il s'est toujours défié de l'enquête sociologique spécialisée qui extrait les faits du complexe culturel où ils prennent leur valeur réelle. C'est le plus souvent en psychologue qu'il a abordé les problèmes religieux. Et son souci de ne jamais sortir un fait de son contexte l'a amené à montrer comment les phénomènes religieux sont enracinés dans les conceptions psychologiques indiennes.

Groslier, Bernard Philippe (1926-1986)

  • 026904446
  • Personne
  • 1926-1986

Né au Cambodge de parents français, Bernard Philippe Groslier est le petit-fils d'un fonctionnaire colonial et le fils de George Groslier, architecte, historien de l'art, écrivain et fondateur de l'École des arts cambodgiens et du musée national du Cambodge. Après des études secondaires à Clermont-Ferrand, il vient à Paris pour étudier l'histoire (université de la Sorbonne), l'histoire de l'art (École du Louvre), l'ethnologie (EPHE) et le khmer (École des langues orientales), tout en s'initiant au travail de terrain en archéologie (fouilles de Gergovie en 1942) et en ethnologie (Mission de 1946-1947, « Histoire et ethnologie en Indochine », BSEI 27).

En 1950, il est recruté comme stagiaire au CNRS, puis en 1951 comme membre de l'EFEO, deux institutions au sein desquelles va désormais s'inscrire sa carrière.

Tout d'abord nommé Conservateur du musée Blanchard de la Brosse à Saigon, il entreprend de nombreuses missions de reconnaissance aérienne au-dessus du Cambodge et du delta du Mékong, inaccessibles du fait de la guerre, puis, en 1952-1953, il conduit des fouilles du Palais royal d'Angkor Thom. Il se rend ensuite en Thaïlande, en Malaisie et en Indonésie, ainsi qu'au Moyen-Orient et en Grèce. Il est alors intégré au CNRS et participe aux fouilles de Cyrénaïque, avant de se rendre en Égypte, où il étudie les techniques de restauration. Il travaille enfin à Argos avec Paul Courbin, membre de l'École française d'Athènes, qui viendra plus tard l'assister sur le chantier du Sras Srang. En 1957, il fait une mission en Inde du Sud pour étudier l'art pallava, avant de se rendre en 1958 au Champa. Parallèlement, il publie deux ouvrages de vulgarisation sur Angkor (1956, 1957), qui seront suivis, quelques années plus tard, par des synthèses sur les civilisations indochinoises (1961, 1966).

Il est nommé chargé de recherche au CNRS (1955), puis détaché auprès de l'EFEO en 1958. Il s'installe alors à Siem Reap pour conduire des prospections dans la région de Roluos. En 1959, il devient directeur des recherches archéologiques de l'EFEO et s'entoure de spécialistes qui vont lui permettre de se lancer dans des travaux de grande ampleur : réorganisation des dépôts de la Conservation d'Angkor, levé topographique du parc et des principaux monuments en vue de leur publication dans les mémoires archéologiques de l'EFEO, remontage des grands ensembles monumentaux : galerie du Barattage et chaussée ouest d'Angkor Vat (1960-1970), chaussée sud d'Angkor Thom (1960-1968), Prasat Kravanh (1961-1966), Terrasses royales (1968-1971), Baphuon (1960-1971), etc., en même temps qu'il s'engage dans une approche plus globale du monde khmer (étude du Preah Khan de Kompong Svay, fouilles de Sras Srang et de Mimot).

En 1973, il doit quitter Siem Reap pour la Thaïlande, où il entreprend de nombreuses prospections, qui le conduisent en Malaisie et en Birmanie et qui constitueront le point de départ de nouvelles recherches archéologiques.

C'est alors que commence de paraître ce qui sera son principal apport scientifique. De 1973 à 1979, trois articles offrent une analyse de la « géographie historique du Cambodge ». Il y aborde les interrogations liées au développement économique des grandes civilisations asiatiques, qui constituent encore le thème de bien des recherches menées en Asie du Sud-Est. En 1976, il devient directeur du centre de recherches archéologiques (CRA) que le CNRS a installé à Valbonne. Il s'interroge alors sur l'objet même de ses études (« Coûts et profits en archéologie ») et sur l'éthique en matière de restauration architecturale.

L'oeuvre de Bernard Philippe Groslier dépasse donc largement ses travaux sur le Cambodge ancien. Grand voyageur, il prend la mesure des questions liées à l'indianisation, tout en s'intéressant à la sinisation des Yao et des Lolo, ainsi qu'aux céramiques chinoises, qui deviennent des critères de datation indispensables. Doté d'un charisme et d'un caractère hors du commun, Bernard Philippe Groslier réussit à relancer les travaux de restauration et la recherche archéologique dans le contexte politique délicat de l'émancipation des peuples indochinois. Même si son œuvre scientifique sur la « cité hydraulique » doit être aujourd'hui soumise à une réflexion critique, elle n'en demeure pas moins la base de nos interrogations sur l'émergence et le déclin des civilisations orientales.

Hérail, Francine (1929-....)

  • 026919575
  • Personne
  • 1929-....

Historienne, spécialiste du Japon ancien (avant l'ère Meiji). Directeur d'études, titulaire de la chaire d'histoire et philologie japonaises à l'École pratique des hautes études, IVè section, (jusqu'en 1998). A été pensionnaire de la Maison franco-japonaise de Tokyo. Professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), (jusqu'en 1981). Auteur d'ouvrages de référence et traductrice de textes historiques.

Lafont, Pierre-Bernard (1926-2008)

  • 026960095
  • Personne
  • 1926-2008

Pierre-Bernard Lafont suit les cours de formation à la recherche à l'EPHE et à l'Institut d'ethnologie de Paris, où il obtient, en 1951, le diplôme du Centre de formation aux recherches ethnologiques du CNRS. Suivront un diplôme de l'Institut d'études politiques, puis un doctorat en droit et ès lettres à la Sorbonne en 1963.

Recruté par l'EFEO en 1953, il séjourne d'abord à Hanoi, est affecté à Lai-Chau (Fédération tay), puis comme chef de poste d'études à Pleiku (Pays montagnard du Sud Indochine). Nommé en 1956 délégué de l'EFEO au Laos, il occupe ce poste jusqu'en 1966, année où il prend ses fonctions de directeur d'études de la chaire intitulée « Histoire et civilisations de la péninsule Indochinoise » à la IVe section de l'École pratique des hautes études.

Il est chargé d'un enseignement sur l'Asie du Sud-Est à l'Institut royal de droit et d'administration du Laos, de 1959 à 1963, ainsi qu'à la faculté des Lettres de Saigon, de 1963 à 1965. Après sa nomination à l'EPHE, il effectue annuellement, entre 1969 et 1975, des missions pour l'EFEO en Asie du Sud-Est. De 1989 à 1992, il siège au conseil scientifique et au conseil d'administration de l'École.

À l'EFEO, P.-B. Lafont mène de front deux types de travaux, d'une part des recherches bibliographiques, d'autre part des recherches ethnologiques et philologiques relatives à deux grands groupes humains : les Taï et les populations du Sud-Est de la péninsule Indochinoise parlant des langues appartenant à la famille austronésienne. Il établit un catalogue des manuscrits des pagodes du Laos, ainsi qu'une bibliographie exhaustive du Laos. Pour ce qui concerne les Taï, ses travaux portent sur l'exploitation des croyances prébouddhiques et du bouddhisme pour légitimer les appareils de pouvoir. Pour ce qui concerne les populations de langue austronésienne, il accomplit deux séjours en pays jarai, dont il étudie l'organisation socio-juridique et les rituels remontant à l'ancien Champa. Grâce à plusieurs voyages dans la région de Phan Rang et à de nombreux contacts avec des lettrés cham, il relance les recherches sur le Champa, délaissées depuis le début du XXe siècle, en les orientant vers une critique constructive du travail considérable accompli par quelques pionniers. La découverte de manuscrits inconnus permet, en effet, de remettre en question et de corriger un certain nombre d'idées reçues. C'est ainsi qu'il est à l'origine de la réhabilitation des Chroniques rédigées en écriture cham dite moderne, d'une réappréciation de l'organisation socio-politique des Cham depuis le XVIe siècle et de vues nouvelles sur les relations entre le Champa et l'Asie du Sud-Est. Ces activités le conduisent à regrouper autour de lui une équipe de chercheurs européens, asiatiques et américains. La relance de ces recherches sur le Champa lui vaut l'attribution du Prix Brunet par l'Académie des inscriptions et belles-lettres.

André Leroi-Gourhan (1911-1986)

  • 026984903
  • Personne
  • 1911-1986

Ethnologue et préhistorien. Docteur ès lettres (1944). Chargé de mission à Guimet (1941-1942). Directeur-adjoint du musée Guimet (1940-1943). Sous-directeur du musée de l’Homme, de 1947 à 1951. Fondateur du Centre de formation aux recherches ethnologiques, Musée de l'Homme, Paris (1946) et du Centre de documentation et de recherches préhistoriques (1948). Titulaire de la chaire de Préhistoire (1969-1982) au Collège de France. Membre de l'Institut, Académie des inscriptions et belles lettres (élu en 1980).

Lévi-Strauss, Claude (1908-2009)

  • 02698797X
  • Personne
  • 1908-2009

Philosophe et anthropologue. Titulaire de la chaire d'Anthropologie sociale (1959-1982) au Collège de France. Membre de l'Institut, Académie française (élu en 1973).

Maspero, Henri (1883-1945)

  • 027014983
  • Personne
  • 1883-1945

Diplômé d'études supérieures en histoire et géographie, avec un mémoire imprimé en 1905 sous le titre Les finances de l'Égypte sous les Lagides, licencié en droit, diplômé de l'École des langues orientales en chinois, Henri Maspero se détourne de la voie tracée par son père Gaston Maspero en égyptologie, pour lui préférer la sinologie et la vietnamologie, et accepte le poste de pensionnaire que lui offre l'EFEO en 1908. Il suit ainsi en Indochine son demi-frère, Georges Maspero, administrateur des Services civils et membre correspondant de l'EFEO en 1903. Il est par la suite nommé professeur de chinois, en remplacement de P. Pelliot, en 1911. Il reste à ce poste jusqu'en 1920, date de sa prise de fonction au Collège de France, à la chaire de langue et littérature chinoise, vacante depuis la mort d'Édouard Chavannes. Son retour à Paris marque une réorientation de ses études vers la pure sinologie.

H. Maspero profite du terrain qui lui est offert, en l'occurrence le Vietnam, pour compléter ses connaissances en matière vietnamologique et sinologique. Sa documentation, qui enrichit alors le fonds vietnamien de la bibliothèque de l'École et plus tard celui de la Société asiatique à laquelle il lègue sa bibliothèque, se compose de nombreuses enquêtes sur le terrain, d'ouvrages anciens, d'estampages recueillis lors de diverses missions.

Dans le domaine de la linguistique, il lui revient le mérite d'avoir instauré une méthode d'analyse comparative des langues thai, chinoise et vietnamienne : Contribution à l'étude du système phonétique des langues thai (1911), méthode déjà au point, mais encore jamais adoptée pour l'étude des langues d'Asie orientale. Il s'attache à une analyse typologique et synchronique, signalant l'influence des moyens d'expression sur les façons de penser, de raisonner. Dans cette optique, il démontre pour la première fois l'existence de distinctions dialectales dans le chinois ancien (Le dialecte de Tch'ang-ngan sous les T'ang, 1921), porte son attention à l'histoire du chinois vulgaire et à ce qui le différencie de la langue littéraire, s'intéresse à l'étude des parlers locaux.

D'un point de vue historique, il étudie méthodiquement les sources vietnamiennes et chinoises recueillies, afin de dégager l'histoire de ces pays des mythes et des légendes qui leur étaient jusque-là associés (« Études d'histoire d'Annam », BEFEO, 1916-1918). L'étude des sociétés thai vivant reculées dans les montagnes lui révèle des analogies avec la Chine primitive.

Le taoïsme et le bouddhisme, intimement liés en Chine, comptent également parmi les sujets qu'il aborde une fois en France. Il se lance notamment dans la lecture des textes taoïques et le déchiffrement des termes techniques, dont il tire matière pour ses cours et la rédaction d'articles.

La Chine antique, sans doute son ouvre la plus importante, paraît en 1927. H. Maspero y définit les conditions géographiques et humaines de la haute antiquité, reconstitue les traditions légendaires, s'attaque aux questions de chronologie, étend ses recherches à la philosophie et à la poésie religieuse. Il oriente par la suite ses travaux vers l'histoire de l'économie, de la société et des religions, des environs de 200 avant notre ère jusqu'aux environs de 600.

Mus, Paul (1902-1969)

  • 027043231
  • Personne
  • 1902-1969

Paul Mus est né dans une famille d'enseignants, où, très jeune, ses facultés intellectuelles ont pu s'épanouir. Toute son enfance se déroule en Indochine, puis il rentre en France pour faire ses études. Élève de khâgne au lycée Henri IV, il a pour maître le philosophe Alain. Il se tourne vers l'orientalisme et devient disciple de Sylvain Lévi en sanskrit et tibétain, et d'Arnold Vissière en chinois. Il apprend également le siamois et le vietnamien. Il devient membre de l'EFEO en 1927, soutient en 1933 une thèse de doctorat très remarquée sur le Borobodur. En 1937, il est nommé directeur d'études à la Ve section de l'École pratique des hautes études.

Lors de la deuxième guerre mondiale, il est officier. Fin 1940, il gagne Calcutta et la France Libre pour laquelle, en 1944, il est parachuté au Tonkin. Lors du coup de force japonais du 9 mars 1945, il est à Hanoi et travaille pour le compte des services spéciaux. Il échappe aux Japonais, rejoint à pied Son La, puis Kunming, ce qui lui vaut de nombreuses aventures.

Après la capitulation japonaise, il devient pour quelque temps conseiller du général Leclerc, et intervient en faveur d'une politique accordant clairement l'indépendance au Vietnam. Il se retire sur un échec.

Il est alors nommé, en France, directeur de l'École nationale de la France d'outre-mer. En 1946, il obtient la chaire de civilisations d'Extrême-Orient au Collège de France. Quelques années plus tard, il accepte d'assumer parallèlement un enseignement à l'université de Yale.

Dans ses travaux, P. Mus privilégie la compréhension en profondeur sur la diversité. Il sent la distance sensible entre « l'homme de terrain » et le savant de cabinet. Son exigence est de « ne pas prendre une bibliothèque pour l'équivalent d'un pays ». Dans les pas de J. Przyluski, S. Lévi et J. Granet, il s'applique à rechercher les substrats anciens, « les antécédents, ployés et recouverts par les apports brahmaniques pour l'Inde (ou confucéens pour la Chine) ». Pour cela il combine les résultats de plusieurs disciplines : linguistique, ethnographie, archéologie, histoire des religions. Il en réalise une excellente formulation dans la conférence de 1934 intitulée : « Cultes indiens et indigènes au Campa ». Pour l'archéologue du Borobudur, ce monument et le stûpa en général sont parmi les grandes sources de réflexion et le meilleur cadre de référence pour ses recherches sur l'histoire du bouddhisme.

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