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Jean Filliozat (1906-1982)

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  • Person
  • 1906-1982

Jean Filliozat s'oriente d'abord vers la médecine (ophtalmologie), qu'il pratique de 1930 à 1947. Parallèlement, pendant ces années de formation, de pratique et de recherches médicales, il s'initie à l'orientalisme. Il apprend le sanskrit, le pâli, le tibétain et le tamoul, est licencié ès lettres en 1936 avec des certificats d'études indiennes (1932), d'histoire des religions (1933), d'ethnologie (1936) et un diplôme de l'École nationale des langues orientales (tamoul, 1935). Il obtient en 1934 un diplôme de l'École pratique des hautes études avec une thèse où il compare un texte sanskrit, le Kumâratantra de Râvana, avec des parallèles en d'autres langues de l'Inde, en tibétain, chinois, cambodgien et arabe. Il soutient en 1946 une thèse de doctorat ès lettres, La doctrine classique de la médecine indienne. Sa vocation pour la recherche scientifique, ses études médicales, son goût de l'Orient, l'ont engagé d'emblée vers l'histoire de la médecine indienne. Mais il ne sera jamais le spécialiste d'un champ de recherche unique. Sa vocation est universelle et le milieu des maîtres qui le guident contribue sans doute beaucoup à universaliser son orientation. S. Lévi l'entraîne vers le domaine dravidien, afin d'éclairer la connaissance de la culture de l'Inde à partir de sources autres que les documents sanskrits mais profondément influencées par eux. J. Bacot lui apprend ce qu'est la science par l'expérience du terrain. J. Bloch lui donne le goût du réel social et culturel que livre le langage. A. Foucher lui montre l'importance de l'observation directe du fait culturel et de la rencontre des lettrés traditionnels indiens, acteurs vivants de cette culture.

J. Filliozat ne peut se rendre en Inde avant 1947. Ses premières années d'indianisme sont donc consacrées à l'étude des textes. Il est attaché au Département des manuscrits orientaux de la Bibliothèque nationale de 1936 à 1941, chargé de cours de langues modernes de l'Inde (tamoul) à l'École nationale des langues orientales vivantes de 1937 à 1939, chargé de conférences temporaires à la IVe section de l'EPHE de 1937 à 1939 et, après l'interruption causée par la guerre pendant laquelle il est médecin-lieutenant, en 1941. En cette même année, il devient directeur d'études de Philologie indienne à la IVe section de l'EPHE, où il enseigne jusqu'en 1977. En 1952, il entre au Collège de France où il dispense un second enseignement jusqu'en 1978. Il est nommé membre d'honneur de l'EFEO en 1948.

Sa principale activité d'organisation des études d'orientalisme a été la direction, de 1956 à 1977, de l'EFEO et de l'Institut français d'indologie de Pondichéry, qu'il a fondé en 1955. Il fait de ce dernier un centre de coopération scientifique franco-indien et il y organise un vaste programme de collecte de manuscrits çivaïtes et une photothèque.

L'ouvre de J. Filliozat est considérable par le nombre des publications et la diversité des sujets traités. De l'ouvre antérieure au temps des premiers voyages, on retiendra le travail d'information générale sur l'ensemble de l'Inde et sa culture, qui conduit à la rédaction en collaboration avec L. Renou du manuel d'études indiennes, L'Inde classique, et deux études de la contribution de l'Inde à l'histoire des sciences dans l'antiquité : Magie et médecine (1943) et La doctrine classique de la médecine indienne, ses origines et ses parallèles grecs (1949).

À partir de 1947, avec la rencontre de l'Inde même, de ses savants, et de l'Asie du Sud-Est, l'ouvre de J. Filliozat ne cesse de se diversifier. À l'histoire telle qu'il la concevait - enquête sur l'homme dans le cours du temps et dans son entourage, comportant aussi bien l'étude du milieu naturel et l'utilisation de ce milieu que celle de la pensée la plus détachée du monde -, il apporte une contribution essentielle. Il étudie d'abord les sources de l'histoire de l'Inde au sens large, inscriptions, manuscrits - il a fait beaucoup de paléographie -, littérature.

Élève de S. Lévi, il travaille toute sa vie sur les problèmes des contacts extérieurs de l'Inde, de l'expansion de ses idées, scientifiques ou religieuses. C'est d'abord l'étude des relations de l'Inde avec le monde gréco-romain et les possibilités d'échanges culturels. Puis il s'intéresse au phénomène de l'indianisation de l'Asie du Sud-Est. Une de ses recherches les plus approfondies est celle du symbolisme du monument du Phnom Bakheng au Cambodge (1954). Il recourt pour l'expliquer à la source âgamique et aux conceptions générales du cosmos des Purâna et des astronomes indiens.

J. Filliozat s'intéresse également au rapport du sanskrit avec la société et à son rôle de langue de communication. Il distingue deux époques dans l'histoire de l'utilisation du sanskrit, l'articulation se faisant au début de l'ère chrétienne. Tout d'abord le sanskrit est la langue du groupe des deux fois nés et de la littérature védique et brahmanique, soit une langue de culture savante et de propagation culturelle, alors que les dialectes moyen-indiens sont utilisés dans les relations courantes. Plus tard, on assiste à un phénomène de sanskritisation des moyen-indiens et même des langues dravidiennes. Le sanskrit devient une langue de communication générale et non plus seulement religieuse et culturelle.

Parallèlement, J. Filliozat étudie la littérature tamoule, à laquelle il a consacré une grande part de ses cours au Collège de France, et cherche à démontrer que les sources dravidiennes sont, à côté du sanskrit, une partie fondamentale de la documentation devant servir à toute connaissance globale de l'Inde.

Témoin, d'une part, de l'intense vie religieuse de l'Inde d'aujourd'hui et de son caractère très traditionnel, maîtrisant, d'autre part, une abondante documentation sur les états anciens des religions, J. Filliozat a pu décrire la composante religieuse de la culture indienne avec beaucoup d'exactitude et de clarté. Il s'est toujours défié de l'enquête sociologique spécialisée qui extrait les faits du complexe culturel où ils prennent leur valeur réelle. C'est le plus souvent en psychologue qu'il a abordé les problèmes religieux. Et son souci de ne jamais sortir un fait de son contexte l'a amené à montrer comment les phénomènes religieux sont enracinés dans les conceptions psychologiques indiennes.

Batteur, Charles (1880-1932)

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  • Person
  • 1880-1932

Travaillant au Laos dans les Services civils, comme inspecteur des Bâtiments civils, depuis 1905, Charles Batteur est détaché à l'École, comme inspecteur du Service archéologique, en 1919, puis est nommé membre permanent en 1921.

À Vientiane, il est chargé de la restauration du Vat Sisaket, destiné à recevoir des collections laotiennes. Il est également appelé à remplir les fonctions de Conservateur par intérim du groupe d'Angkor (août 1920 - janvier 1922). On lui doit, en particulier, le dégagement du temple de Bantey Kdei. Au Tonkin, il participe à la réfection de diverses pagodes, dont entre autres, à Hanoi, le Van Miêu et la pagode Môt Côt. Il assure également un enseignement d'architecture à l'École des beaux-arts de l'Indochine et, enfin, contribue à la réalisation du musée de l'École à Hanoi par des dessins et des notices, qu'il publie dans le BEFEO en 1926. À partir de 1930, il dirige la Conservation des monuments historiques de l'Annam-Tonkin.

Savang Vatthana (Roi du Laos ; 1907-1989)

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  • Person
  • 1907-1989

Roi du Lane Xang (Laos). Il monte sur le trône le 29 octobre 1959. Après son abdication en 1975, il est arrété par le Pathet Lao en mars 1977. Sa mort, en captivité, est annoncé le 14 décembre 1989.

Ginette Martini

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  • Person

Spécialiste du Bouddhisme. Travail à l'E.P.H.E. (en 1977).

Mus, Paul (1902-1969)

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  • Person
  • 1902-1969

Paul Mus est né dans une famille d'enseignants, où, très jeune, ses facultés intellectuelles ont pu s'épanouir. Toute son enfance se déroule en Indochine, puis il rentre en France pour faire ses études. Élève de khâgne au lycée Henri IV, il a pour maître le philosophe Alain. Il se tourne vers l'orientalisme et devient disciple de Sylvain Lévi en sanskrit et tibétain, et d'Arnold Vissière en chinois. Il apprend également le siamois et le vietnamien. Il devient membre de l'EFEO en 1927, soutient en 1933 une thèse de doctorat très remarquée sur le Borobodur. En 1937, il est nommé directeur d'études à la Ve section de l'École pratique des hautes études.

Lors de la deuxième guerre mondiale, il est officier. Fin 1940, il gagne Calcutta et la France Libre pour laquelle, en 1944, il est parachuté au Tonkin. Lors du coup de force japonais du 9 mars 1945, il est à Hanoi et travaille pour le compte des services spéciaux. Il échappe aux Japonais, rejoint à pied Son La, puis Kunming, ce qui lui vaut de nombreuses aventures.

Après la capitulation japonaise, il devient pour quelque temps conseiller du général Leclerc, et intervient en faveur d'une politique accordant clairement l'indépendance au Vietnam. Il se retire sur un échec.

Il est alors nommé, en France, directeur de l'École nationale de la France d'outre-mer. En 1946, il obtient la chaire de civilisations d'Extrême-Orient au Collège de France. Quelques années plus tard, il accepte d'assumer parallèlement un enseignement à l'université de Yale.

Dans ses travaux, P. Mus privilégie la compréhension en profondeur sur la diversité. Il sent la distance sensible entre « l'homme de terrain » et le savant de cabinet. Son exigence est de « ne pas prendre une bibliothèque pour l'équivalent d'un pays ». Dans les pas de J. Przyluski, S. Lévi et J. Granet, il s'applique à rechercher les substrats anciens, « les antécédents, ployés et recouverts par les apports brahmaniques pour l'Inde (ou confucéens pour la Chine) ». Pour cela il combine les résultats de plusieurs disciplines : linguistique, ethnographie, archéologie, histoire des religions. Il en réalise une excellente formulation dans la conférence de 1934 intitulée : « Cultes indiens et indigènes au Campa ». Pour l'archéologue du Borobudur, ce monument et le stûpa en général sont parmi les grandes sources de réflexion et le meilleur cadre de référence pour ses recherches sur l'histoire du bouddhisme.

Po Dharma (1948-2019)

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  • Person
  • 1948-2019

Diplômé de l'École militaire interarmes du Cambodge en 1969, Po Dharma Quang se rend en France pour y poursuivre ses études et obtient un diplôme de la IVe section de l'EPHE en 1978, un DEA en 1980 et un doctorat nouveau régime en 1986 (université Paris-III).

Il entre à l'EFEO en 1972 en qualité de collaborateur technique et devient membre scientifique en 1982. Il est affecté à Kuala Lumpur (Malaisie) en 1987, avec pour mission d'y ouvrir une antenne de l'EFEO et d'en assurer la direction. Rentré à Paris en 1993, il est chargé de conférence à l'EHESS. En 1999, il dirige à nouveau l'antenne de l'École à Kuala Lumpur.

Ses travaux, menés à partir des archives et des manuscrits rédigés en écriture cam, portent sur l'histoire et la civilisation du Campa de la fin du XVe siècle au début du XIXe. Il entreprend avec P. B. Lafont un catalogue des manuscrits cam des bibliothèques françaises et une bibliographie sur le Campa et les Cam, lecture critique des écrits des pionniers des études cam. Ces dépouillements lui permettent de publier un tableau de la littérature classique cam. Enfin, avec une petite équipe, il informatise les manuscrits et archives cam qui souffrent des atteintes du temps (Collection d'étude des manuscrits cam, Reproductions des manuscrits cam). Parallèlement, il effectue des recherches sur l'histoire du Panduranga-Campa à partir des chroniques royales du Campa en les confrontant aux annales vietnamiennes, aux chroniques khmères, aux annales malaises ainsi qu'aux récits des voyageurs européens. Ces travaux de reconstitution de l'histoire du Campa après le XVe siècle, que les chercheurs ont jusqu'à présent négligée, se poursuivent aujourd'hui en insistant sur ses relations avec le monde malais, qui furent très développées entre le début du XVIe siècle et la fin du XVIIIe.

Dès 1988, il travaille en Malaisie, en coopération avec le ministère de la Culture, le musée national, l'université Malaya et l'université nationale, sur un programme officiellement mis en place par l'EFEO en 1987. Les objectifs de ce programme portent sur les sources indochinoises concernant le monde malais et sur les dialectes austronésiens de l'Ouest. Les premiers résultats de ce programme sont la publication d'un lexique malais du XVIIe siècle rédigé à partir de sept manuscrits cam ainsi que la rédaction d'un dictionnaire qui intègre six parlers austronésiens de la péninsule Indochinoise et de la péninsule Malaise.

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