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Notice d'autorité
Personne

Lamotte, Étienne (1903-1983)

  • 028919807
  • Personne
  • 1903-1983

Étienne Lamotte est né en 1903 à Dinant le 21 novembre 1903, d’un père versé dans la recherche érudite. Il fit lui-même ses « humanités » au collège Notre-Dame de Bellevue à Dinant. Son premier contact avec Louvain date de cette époque : se destinant à la prêtrise, il entra au séminaire Léon XIII et suivit des études de philosophie thomiste et de philologie classique à dans cette ville, siège d’une célèbre université d’obédience catholique établie depuis 1425. De 1923 à 1925, il prit part aux réunions du Grand Séminaire de Malines, et s’acquitta de son service militaire. En 1926, il fut ordonné prêtre. Il profita d’un voyage à Rome pour compléter sa formation théologique et sa connaissance du sanscrit. Après deux ans d’études classiques et orientales, il fut nommé docteur en Langues Orientales (1929), puis docteur en Philosophie et Lettres (1930). La même année, il fut reçu lauréat d’un concours universitaire qui lui valut de recevoir une bourse de voyage. Il se rendît à Paris pour suivre les enseignements de plusieurs professeurs spécialisés : Sylvain Lévi et Alfred Foucher (sanscrit), Paul Démiéville (chinois), Marcelle Lalou (tibétain), Jean Przyluski (pāli). C’est vers cette même période qu’il commença à suivre l’enseignement de l’indianiste Louis de la Vallée Poussin, lequel lui conseilla de se spécialiser en langues bouddhiques à Paris. ­Étienne Lamotte consacra ses efforts à traduire des textes du Canon bouddhique qui n’existaient que dans des versions tibétaines ou chinoises. Il préparait une thèse de doctorat, les Notes sur la Bhagavad-Gïtâ, publiée en 1929.
En 1932, il rédigea avec Jean Przyluski un article qui parut dans le Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient : "Bouddhisme et Upanisad".
A son retour de Paris en 1932, il fut nommé maître de conférences de l’Université de Louvain. En 1934, il y était nommé chargé de cours. Son enseignement comprenait l’étude du pāli, du sanscrit, du chinois, du tibétain. A cet ensemble linguistique s’ajoutait l’introduction à l’indianisme, l’histoire de la philosophie de l’Inde, ainsi que des éléments de philologie grecque. Il devint professeur ordinaire en 1937.
La vie d’Étienne Lamotte fut marquée par le second conflit mondial. Il fut mobilisé comme aumônier militaire. En mai 1940, un incendie brûla une grosse partie de la bibliothèque de l’Université de Louvain, dont des ouvrages de Louis de la Vallée Poussin, ainsi que le tirage de son ouvrage La Somme du Grand Véhicule d’Asanga. Il en fut réduit, pour réaliser ses travaux de recherches, à sa propre bibliothèque personnelle. Les vicissitudes de l’Occupation ne lui permettaient pas de se rendre à Paris pour consulter les manuscrits tibétains de la Bibliothèque nationale de France. Contraint et forcé par les événements, il abandonna la rédaction du troisième volume de la Somme. Il projeta alors d’élaborer une traduction d’un texte bouddhique, pour lequel il n’existait à l’époque qu’une traduction unique en langue chinoise : le Traité de la Grande Vertu de Sagesse. Il y consacra trente-six années de sa vie. Comme pour les textes qu’il a traduits, Étienne Lamotte renvoyait son lecteur aux sources, et fournissait un état de la recherche sur son sujet d’étude. Le Traité est important, car il comble un vide : l’original sanscrit était perdu. C’est le travail accompli par Étienne Lamotte qui a permis de restituer un savoir et de le sauver de l’oubli, à la manière des savants byzantins et arabes ayant sauvegardé les écrits de la Grèce antique lors du moyen-âge occidental.
Il frôla la mort dans la nuit du 11 au 12 mai 1944 : un bombardement allié dévasta Louvain, et le collège Saint-Esprit, où résidait Étienne Lamotte. Beaucoup de ses collègues étaient morts, et la déflagration avait généré de la poussière qui rendait l’air suffocant. Étienne Lamotte sortit des décombres en respirant avec difficulté, mais vivant. Il ne put que constater les dégâts : les caves étaient en ruines, mais sa bibliothèque était intacte. En 1944 parut le premier volume de la traduction du Traité de la Grande Vertu de sagesse, ce qui coïncida avec le début de la fin du second conflit mondial.
La reconnaissance et la notoriété publique commencèrent en pleine guerre : en 1941, il était fait chanoine honoraire du chapitre métropolitain de Malines. En 1946, l’Académie des Inscriptions et belles-lettres lui décerna le Prix Stanislas Julien pour la traduction du volume I du Traité. La même année paraissait « La conduite religieuse du Faisan dans les textes bouddhiques », article qui se voulait une exploration de contes légendaires.
En 1949 paraissait le second volume du Traité. Ce patient travail de traduction se poursuivit pendant trente ans. Ce qui lui valut d’être fait correspondant (1951) de l’Académie royale de Belgique. La même année, il assura une série de conférences au Collège de France. En 1952, il devint membre d’honneur de l’École française d’Extrême-Orient. En 1953, la médaille du Prix Francqui récompensa ses travaux. Puis, en 1959, il devint membre de la Classe des Lettres de l’Académie royale de Belgique et correspondant étranger de l’Institut de France.
La parution de son travail sur l’Histoire du Bouddhisme indien. Des origines à l’ère Saka9 (1958) lui gagna la reconnaissance de la communauté scientifique : Prix Goblet d’Alviella (1961), Prix du Concours quinquennal belge des Sciences Historiques (1955-1960), il fut nommé membre d’honneur de la Société Asiatique en 1960. C’est encore l’ouvrage par lequel il est le plus connu dans la communauté scientifique des bouddhologues et chercheurs en études orientales. Cette somme de travail encyclopédique a renouvelé la vision du bouddhisme en son temps.
Concomitamment, il fut chargé par la Papauté de participer aux réunions de travail du Concile Vatican II. Sa mission consista à élaborer des textes relatifs aux peuples non-chrétiens. C’est dans ce contexte qu’il joua un rôle non négligeable dans la création - en mai 1964 - du Secrétariat pour les Non-Chrétiens par le Pape Paul VI, ancêtre du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.
Son savoir encyclopédique l’amena à multiplier ses interventions lors de conférences et colloques : en 1963, il fit des conférences à la School of Oriental and African Studies de l’Université de Londres, dont il devint membre correspondant en 1964. En 1969, il se livrait à des conférences orales à la Fondation Giorgio Cini (Venise), ainsi qu’à l’Istituto per il Medio ed Estremo Oriente (Rome).
En 1962, Étienne Lamotte traduisait un des textes fondamentaux du Bouddhisme mahāyāna : l’Enseignement de Vimalakīrti11, étude relative aux doctrines de la « Voie du Milieu » et du Grand Véhicule.
Les sociétés savantes l’accueillirent parmi leurs membres : élu membre de la Royal Asiatic Society et promu doctor honoris causa de l’Université de Rome (1967), l’Académie chinoise de Hwa Kwang en fit l’un des siens en 1968. En 1969, l’Université de Gand lui décerna le titre de doctor honoris causa. La British Academy (1970) ne fut pas en reste.
Entre 1966 et 1974, il assista aux troubles qui menèrent à la scission de l’Université de Louvain. A l’origine, un mouvement d’opinion réclamait une « flamandisation » de l’enseignement donné à l’Université catholique. Des manifestations menées contre la présence de la Section de la langue française à Louvain amenèrent à un transfert de ladite section en Wallonie, à Bruxelles.
L’Université de Louvain fut scindée en deux ensembles distincts à partir de 1972 : la Katholieke Universiteit Leuven (KU Leuven), située sur le lieu originel à Louvain, en territoire flamand ; et l’Université catholique de Louvain (UCL), située en territoire wallon, à Louvain-la-neuve. L’Institut orientaliste, petit laboratoire de recherche où l’on parlait couramment les deux langues, ainsi que la Faculté de Philosophie et Lettres, fut aussi amené à déménager à Louvain-la-neuve12.
En 1971, il donna des cours au séminaire d’études bouddhiques de l’Université de Göttingen, en lien avec ses amis Heinz Bechert et Ernst Waldschmidt. En 1972, il devint membre correspondant de cette Université. En 1973, on réimprima la Somme du Grand Véhicule d’Asanga13, qui consiste en une traduction et un commentaire d’un texte du célèbre moine bouddhiste gandhârais Aryasanga en version tibétaine. Elle expose la doctrine de l’École bouddhique de Cittamātra.
Avant de prendre sa retraite en 1974, Étienne Lamotte eut la tristesse de voir démanteler son programme d’études bouddhiques. En 1977, sur l’invitation de la Japan Foundation, il fit un voyage au Japon. Il y fut fasciné par ce qu’il vit, et cela confirma son approche du Bouddhisme qu’il avait mené jusqu’à cette date essentiellement en Europe, par l’étude de ses textes fondamentaux.
En 1982, l’Université Kelaniya de Sri Lanka lui décerna le titre de doctor honoris causa. En 1983, la communauté monastique de Siri Kalyani lui décernait le titre d’« expert en Écritures bouddhiques ». Il avait projeté de se rendre sur place. Il décéda quelques jours plus tard.
Étienne Lamotte a légué sa bibliothèque à l’Institut du Hōbōgirin, siège à Kyoto de l’École française d’Extrême-Orient.

Laur, Jean (1924-2016)

  • 057100543
  • Personne
  • 1924-2016

Architecte DPLG, ancien élève de l'École du Louvre, de l'École des langues orientales. - Conservateur des monuments d'Angkor de 1954 à 1959.

Lévi-Strauss, Claude (1908-2009)

  • 02698797X
  • Personne
  • 1908-2009

Philosophe et anthropologue. Titulaire de la chaire d'Anthropologie sociale (1959-1982) au Collège de France. Membre de l'Institut, Académie française (élu en 1973).

Lévy, Paul (1909-1998)

  • 030588278
  • Personne
  • 1909-1998

Né à Saigon, Paul Lévy poursuit ses études supérieures à Paris et obtient, en 1934, une licence ès lettres et un diplôme de l'Institut d'ethnologie. Il est nommé en 1937 à la tête du nouveau service ethnologique de l'EFEO à Hanoi. Il mène alors des fouilles préhistoriques au Laos, où il effectue des sondages stratigraphiques dans les abris sous roche de la région des Hua Pan, au Nord-Est du Laos, ainsi qu'au Cambodge, où il découvre le site préhistorique de Mlu Prey.

Les groupes ethniques du Nord et du Centre du Vietnam font également l'objet de ses recherches, mais c'est le Laos qui retient avant tout son attention : il accumule une documentation d'une exceptionnelle richesse sur les fêtes, les croyances, les rituels, et la culture technique et religieuse. Il réalise en outre différentes missions en Indochine, en vue de la création de galeries d'ethnographie au musée Blanchard de la Brosse de Saigon et au musée Albert Sarraut de Phnom Penh, et d'un musée d'ethnographie à Hué. En 1938, il est nommé Conservateur de la section de préhistoire et d'ethnologie du musée Louis Finot, à Hanoi.

Il est cofondateur avec P. Huard de l'Institut indochinois pour l'étude de l'homme, qui rassemble pour la première fois des chercheurs français et vietnamiens et publie un bulletin de 1938 à 1944. Sous l'égide de cet institut, il organise également un enseignement d'histoire, d'ethnologie et d'archéologie à l'université de Hanoi.

Il est ensuite nommé successivement, à l'EFEO, membre permanent en 1939, secrétaire-bibliothécaire en 1943, et enfin directeur de 1947 à 1950. L'École fait face, à cette époque, à de fortes restrictions financières et matérielles, tandis que le personnel scientifique et technique est en partie absent, soit rentré en France, soit mobilisé au Vietnam. Paul Lévy publie alors une revue scientifique en français et en vietnamien intitulée Dan Viêt Nam, limitée à quelques numéros, mais qui contient des articles fondamentaux, notamment ceux qu'il signe lui-même sur les tambours de bronze et la civilisation de Dong Son. En 1950, il accepte une direction d'études des religions de l'Asie du Sud-Est continentale et insulaire à l'EPHE.

Ses publications comptent des travaux de paléo-ethnologie dans le BEFEO et dans les comptes rendus de l'Institut indochinois pour l'étude de l'homme. Dans le domaine de l'histoire des religions, il pose l'hypothèse, développée au cours de son enseignement, de l'existence, aux origines du bouddhisme, de conceptions semblables à celles qui caractérisent les religions de mystère de l'antiquité occidentale.

Makhan

  • Personne

Peintre (chitrakar ou patua) de rouleaux du village de Thekuachak dans le district de Midnapur (Bengale). Actif dans les années 1980.

Marchal, Henri (1876-1970)

  • 069682178
  • Personne
  • 1876-1970

Bachelier ès lettres et philosophie et bachelier ès lettres et mathématiques en 1895, Henri Marchal est admis à l'École des beaux-arts, section architecture, dans l'atelier dirigé par Gaston Redon. Parallèlement, il donne des conférences dans les universités populaires et un cours du soir de dessin industriel à l'Association polytechnique.

Nommé Inspecteur des bâtiments civils du Cambodge en 1905, il effectue une mission en Thaïlande afin de préparer le projet d'une nouvelle légation de France. En 1910, il passe le Brevet de langue cambodgienne ; il est nommé conservateur-adjoint du musée de l'École à Phnom Penh, en tant que responsable de la nouvelle section des antiquités khmères. En 1912, il est affecté à Saigon, comme inspecteur des bâtiments civils de la Cochinchine.

En 1916, à la suite de la disparition de Jean Commaille, il est détaché auprès de l'EFEO pour assurer la direction de la Conservation d'Angkor. Il reprend tout d'abord l'œuvre de débroussaillement d'Angkor Vat et des principaux monuments construits à la périphérie de la Place royale (Bayon, Baphuon, Palais royal, Preah Pithu, etc). Cette mise en valeur de la zone centrale d'Angkor Thom est complétée par le repérage des très nombreux vestiges situés à l'intérieur ou à proximité immédiate de l'enceinte d'Angkor Thom (BEFEO 18). En 1919, Henri Marchal est nommé membre permanent de l'EFEO et Conservateur d'Angkor. Il poursuit le dégagement des douves d'Angkor Vat, en même temps qu'il entreprend des consolidations ponctuelles au Bakheng (1922-1929), au Baphuon, au Bayon, à la Porte de la Victoire, ainsi que dans des monuments légèrement excentrés comme le Preah Khan ou Bantey Kdei. Il prend cependant conscience des limites des méthodes de consolidation utilisées jusqu'alors et, en 1930, part à Java pour étudier les principes de l'anastylose auprès du service archéologique des Indes néerlandaises (BEFEO 30).

À son retour, il décide de les mettre en œuvre sur le temple de Bantey Srei, récemment découvert (1931-1933). Cette restauration est unanimement saluée. En 1933, Henri Marchal prend officiellement sa retraite et quitte la Conservation d'Angkor pour remplacer Henri Parmentier à la tête du service archéologique de l'EFEO. En 1938, sur le chemin du retour vers la France, il effectue un séjour à Ceylan et en Inde, dont il donnera un récit imagé dans le Souvenir d'un ancien conservateur d'Angkor.

Arrivé en France au début de la guerrre, il y restera jusqu'en 1946, année où il effectue une mission à Pondichéry pour prendre la direction du chantier de Virampatnam. Un an plus tard, il est rappelé pour assurer le remplacement de Maurice Glaize comme Conservateur d'Angkor et y reste six ans. Il restaure les édifices situés le long de la chaussée ouest d'Angkor Vat (1948) et travaille aussi à la Terrasse des Éléphants (1948), au Baphuon (1948), à Bantey Kdei (1950), au Prah Khan (1950) et à Thommanon (1950).

Après un bref séjour en France, il repart à Hanoi pour assurer temporairement la conservation du musée Louis Finot. En 1954, il est nommé conseiller technique des monuments historiques et chef du bureau de l'architecture au ministère des Travaux publics du Royaume du Laos, poste qu'il occupe jusqu'en 1957. C'est à cette date qu'il prend définitivement sa retraite et décide de rester au Cambodge. Il s'installe alors à Siem Reap, où il décède à l'âge de 94 ans.

La vie d'Henri Marchal se confond pendant près de quarante ans avec les travaux de restauration menés sur le site d'Angkor. Profondément attaché au Cambodge et à la conservation de son patrimoine, il a professionnalisé l'action de l'École, en appliquant aux monuments khmers les procédés développés en Grèce et à Java. Appelé à travailler sur de très nombreux monuments, il en a donné des descriptions précises, tant dans les Journaux et Rapports de fouilles que dans de très nombreuses monographies, qui sont un support indispensable à l'approche architecturale de bien des monuments.

Marquet, Christophe (1965-....)

  • 050655116
  • Personne
  • 1965-...

Professeur des universités à l’Institut national des langues et civilisations orientales, en délégation à l'EFEO de 2004 à 2008 pour assurer la direction du Centre de Tôkyô.

Après des études d'histoire de l'art occidental à l'Université de Lille et à l'Université de Paris IV-Sorbonne (1983-1986), puis l'obtention à l'INALCO d’une maîtrise de langue et civilisation japonaises consacrée à la prose expérimentale de Masaoka Shiki (1989), il poursuit des recherches sur l’art japonais moderne à l’Université de Tôkyô (1989-1992), auprès du professeur Takashina Shûji. Il soutient en 1995 une thèse de doctorat sur Le peintre Asai Chû et le monde des arts à l'époque de Meiji, sous la direction de Jean-Jacques Origas.

Il a été pensionnaire à la Maison franco-japonaise à Tôkyô (1997-1999), où il a mené des recherches sur l’histoire du livre dans le Japon moderne, et chercheur invité à l'Université Waseda (1997) et à l’Université Sophia (2010). Il est chercheur au Centre d'études japonaises de l'INALCO, équipe d’accueil doctorale (EA 1441).

Il a soutenu en 2002 une double habilitation à diriger des recherches en histoire de l'art et en langues orientales, avec une monographie sur Les premiers livres de peinture de l'époque d'Edo (1680-1720). Naissance d'un genre et essai de typologie (à paraître à l’EFEO) et une étude sur la collection de livres illustrés du japonisant Emmanuel Tronquois, conservée à la Bibliothèque nationale de France.

Il a été vice-président de la Société française des études japonaises. Il est actuellement directeur du département de langue et civilisation du Japon de l’INALCO, membre du comité de rédaction des revues Cipango et Arts Asiatiques et membre du comité scientifique de la revue Ebisu.

Il a collaboré à plusieurs expositions : Albums et livres illustrés japonais des XVIIIe et XIXe siècles. Collection de la Bibliothèque nationale de France (Bibliothèque du Havre, 1997), Les dessins d’art décoratif d’Asai Chû (Musée de Sakura, 2002), Eros au secret. L’Enfer de la Bibliothèque (BNF, 2007), Ukiyo-e, imágenes de un mundo efímero (Barcelone, 2008), Le Japon illustré. De Hokusai à l’école Utagawa (Musée de Rouen, 2009).

Il a dirigé plusieurs publications collectives, dont Du pinceau à la typographie. Regards japonais sur l’écriture et le livre (EFEO, 2006, édition japonaise 2010) et édité une série de fac-similés de livres illustrés d’artistes de l’époque d’Edo conservés à l’Institut national d’histoire de l’art à Paris (Shunboku et Morikuni, 2007, Utamaro, 2008 et 2009, Kôrin, 2010). Ses travaux portent notamment sur l'histoire de la conservation du patrimoine, l'historiographie de l'histoire de l'art, l'enseignement artistique, les peintres japonais et la guerre, les collections françaises d'art et de livres japonais. Il a été lauréat en 1999 du prix de la Society for the Study of Japonisme pour l'organisation et la publication du colloque Henri Cernuschi (1821-1896) : homme politique, financier et collectionneur d'art asiatique (Maison franco-japonaise, 1998) et en 2000 du prix du musée Ôta de Tôkyô pour l’étude du fonds Tronquois de la BNF.

En délégation à l'EFEO de 2004 à 2008, pour assurer la responsabilité du Centre de Tôkyô, il y a dirigé un programme de recherche sur les peintres et l'édition à l'époque d'Edo, dont les travaux ont été publiés dans E wo yomu, moji wo miru - Nihon bungaku to sono baitai (Lire les images, regarder l’écrit : la littérature japonaise et ses supports, Bensei shuppan, 2008). Il est actuellement associé à l'équipe Histoire culturelle et anthropologie des religions en Asie orientale de l’EFEO.

Maspero, Henri (1883-1945)

  • 027014983
  • Personne
  • 1883-1945

Diplômé d'études supérieures en histoire et géographie, avec un mémoire imprimé en 1905 sous le titre Les finances de l'Égypte sous les Lagides, licencié en droit, diplômé de l'École des langues orientales en chinois, Henri Maspero se détourne de la voie tracée par son père Gaston Maspero en égyptologie, pour lui préférer la sinologie et la vietnamologie, et accepte le poste de pensionnaire que lui offre l'EFEO en 1908. Il suit ainsi en Indochine son demi-frère, Georges Maspero, administrateur des Services civils et membre correspondant de l'EFEO en 1903. Il est par la suite nommé professeur de chinois, en remplacement de P. Pelliot, en 1911. Il reste à ce poste jusqu'en 1920, date de sa prise de fonction au Collège de France, à la chaire de langue et littérature chinoise, vacante depuis la mort d'Édouard Chavannes. Son retour à Paris marque une réorientation de ses études vers la pure sinologie.

H. Maspero profite du terrain qui lui est offert, en l'occurrence le Vietnam, pour compléter ses connaissances en matière vietnamologique et sinologique. Sa documentation, qui enrichit alors le fonds vietnamien de la bibliothèque de l'École et plus tard celui de la Société asiatique à laquelle il lègue sa bibliothèque, se compose de nombreuses enquêtes sur le terrain, d'ouvrages anciens, d'estampages recueillis lors de diverses missions.

Dans le domaine de la linguistique, il lui revient le mérite d'avoir instauré une méthode d'analyse comparative des langues thai, chinoise et vietnamienne : Contribution à l'étude du système phonétique des langues thai (1911), méthode déjà au point, mais encore jamais adoptée pour l'étude des langues d'Asie orientale. Il s'attache à une analyse typologique et synchronique, signalant l'influence des moyens d'expression sur les façons de penser, de raisonner. Dans cette optique, il démontre pour la première fois l'existence de distinctions dialectales dans le chinois ancien (Le dialecte de Tch'ang-ngan sous les T'ang, 1921), porte son attention à l'histoire du chinois vulgaire et à ce qui le différencie de la langue littéraire, s'intéresse à l'étude des parlers locaux.

D'un point de vue historique, il étudie méthodiquement les sources vietnamiennes et chinoises recueillies, afin de dégager l'histoire de ces pays des mythes et des légendes qui leur étaient jusque-là associés (« Études d'histoire d'Annam », BEFEO, 1916-1918). L'étude des sociétés thai vivant reculées dans les montagnes lui révèle des analogies avec la Chine primitive.

Le taoïsme et le bouddhisme, intimement liés en Chine, comptent également parmi les sujets qu'il aborde une fois en France. Il se lance notamment dans la lecture des textes taoïques et le déchiffrement des termes techniques, dont il tire matière pour ses cours et la rédaction d'articles.

La Chine antique, sans doute son ouvre la plus importante, paraît en 1927. H. Maspero y définit les conditions géographiques et humaines de la haute antiquité, reconstitue les traditions légendaires, s'attaque aux questions de chronologie, étend ses recherches à la philosophie et à la poésie religieuse. Il oriente par la suite ses travaux vers l'histoire de l'économie, de la société et des religions, des environs de 200 avant notre ère jusqu'aux environs de 600.

Mauger, Henri (1903-...)

  • 074774727
  • Personne

Fils de militaire, Henri Mauger suit son père en Indochine de 1910 à 1913. Après des études secondaires, il s'engage à son tour dans l'armée, dans le bataillon des tirailleurs cambodgiens, de 1922 à 1927. Il reprend ensuite des étude à l'École des beaux-arts de Paris et obtient son diplôme d'architecte dplg en 1933. En 1934, il est nommé membre temporaire de l'EFEO, en tant qu'inspecteur du service archéologique. Il arrive à Angkor en juin 1934 et prend la responsabilité du chantier de Pre Rup, du Prasat Prei, ainsi que des premiers sondages du puits central d'Angkor Vat.

En désaccord avec Henri Marchal, Henri Mauger quitte Angkor pour prendre la direction de la Conservation des monuments historiques du secteur Cochinchine-Cambodge. Il est alors affecté à Phnom Penh et entreprend l'anastylose de l'Asram Maha Rosei en 1934 (BEFEO 36), la restauration du Phnom Da (1935), du Phnom Bayang (BEFEO 37) et du Phnom Chisor. En 1936, nommé membre permanent, il passe le diplôme de cambodgien de l'École des langues orientales, ainsi que celui de l'École du Louvre. En 1937, il entreprend l'étude du Preah Khan de Kompong Svay (BEFEO 39). En 1938, on lui demande de remplacer temporairement Louis Malleret au poste de Conservateur du musée Blanchard de la Brosse et de poursuivre les enquêtes archéologiques en cours. Mais sa santé ne lui permet pas de poursuivre son séjour dans la colonie et il rentre définitivement en France en 1939, où il passe le diplôme de vietnamien de l'École des langues orientales.

Mobilisé en novembre 1939, il tente sans succès de rejoindre l'Indochine en 1941, mais est affecté à la Direction générale des travaux publics, pour être finalement envoyé à Dakar en 1945, où il ne reste qu'un an. Il demande à nouveau à repartir au Cambodge, mais se heurte à un refus. Il est alors placé en disponibilité par l'EFEO et doit accepter en 1946 de travailler pour une société de charbonnage au Maroc. Malgré ses réclamations de réintégration dans son corps d'origine, son traitement lui est retiré en novembre 1950. Il sera finalement radié des membres de l'École en 1951, mais ne donne sa démission qu'en 1954.

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