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Archaimbault, Charles (1921-2001)

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  • 1921-2001

Thouars, 1921 – Créteil, 2001. Membre de l’EFEO de 1951 à 1978 Parallèlement à la préparation de certificats d’esthétique, de psychologie et de religions primitives, Charles Archaimbault prend une part active à la Résistance, dont, à la Libération, il analyse les implications philosophiques dans un diplôme d’études supérieures. Il obtient la licence de philosophie en 1946, puis se dirige vers l’École des langues orientales, dont il termine le cursus en 1950, après y avoir étudié le chinois, le thaï et le lao. Entre-temps, il rencontre A. Leroi-Gourhan qui le prend comme stagiaire CNRS au musée de l’Homme et le pousse à passer un certificat d’ethnologie en 1950. G. Cœdès lui propose de remplacer les travaux pratiques du musée de l’Homme par la traduction, avec lui, de ce qui passe pour le premier texte thaï, le Traibhumikathâ, un traité de cosmologie bouddhique sur Les trois Mondes. En 1951, G. Cœdès suscite sa nomination à l’EFEO et son départ au Laos, où il restera cinq ans, enquêtant principalement dans le sud et le centre du Laos. En 1956, il accomplit une mission de quelques mois en Malaisie, parmis les populations dites Sam Sam, puis prépare une thèse sur l’histoire et l’organisation rituelle de Basac-Campasak, qu’il soutient en 1959, à Paris. Ensuite, il s’installe à Bangkok, d’où il exploitera jusqu’à la fin de sa vie les manuscrits et documents rapportés du Laos. Dès son arrivée au Laos en 1951, Ch. Archaimbault prend conscience que, en dehors de la littérature et de l’art, presque personne n’a véritablement étudié la société lao. Bravant souvent les interdictions de déplacement imposées par l’administration, il s’applique à recueillir et analyser les traditions régionales à Luang Prabang, Xiengkhuang, Vientiane et Campasak. Partout, il recherche des informateurs, puis note, recoupe, vérifie, compare, à la fois entre elles et avec les sources écrites, les traditions vivantes orales rituelles ou littéraires, souvent méprisées par les érudits au profit du seul écrit. Ch. Archaimbault a la chance de nouer d’excellentes relations avec le prince Boun Oum à Campasak et, à Xiengkhuang, avec Chao Sai Kham, descendant des chefs de la principauté des Phuan. Grâce au premier, il comprend comment les rituels, l’histoire et même la politique sont, dans cette principauté du Sud Laos, profondément marqués par le souvenir obsédant d’une tare originelle qui obère son destin. Ch. Archaimbault poursuit sa recherche par, notamment, une étude comparative de la course des pirogues à Luang Prabang, Vientiane et Campasak. Pour Xiengkhuang, en raison de l’évolution de la guerre dans cette région, Ch. Archaimbault ne peut développer aussi complètement sa recherche. Il publie toutefois les Annales de Xiengkhuang, ainsi qu’une étude du jeu de hockey – le ti khi – dont la fonction symbolique serait de soulager la conscience collective d’une trahison ancienne – ici « politique » – grâce à une purification annuelle. Ethnographe méticuleux et ethnologue spéculatif, Ch. Archaimbault peut être également considéré comme un historien des religions. La plupart de ses observations l’ont amené à rencontrer le bouddhisme, ou, plus exactement, des rituels où des bonzes entrent en scène, où des mantra bouddhiques sont psalmodiés, où le karma constitue le décor cosmologique de fond. Mais il ne voit pas pour autant dans le bouddhisme laotien la religion fondamentale. Même quand il se penche sur les fêtes des that (stûpa), il découvre tout un complexe de croyances sous le vernis doré de la religion maintenant officielle. Charles Archaimbault, incontournable pour l’étude du Laos, a tenté d’en décrypter l’imaginaire, d’identifier les « structures » et d’articuler les « complexes ». (Source : Répertoire biographique des membres scientifiques de l’EFEO)

Lamotte, Étienne (1903-1983)

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  • 1903-1983

Étienne Lamotte est né en 1903 à Dinant le 21 novembre 1903, d’un père versé dans la recherche érudite. Il fit lui-même ses « humanités » au collège Notre-Dame de Bellevue à Dinant. Son premier contact avec Louvain date de cette époque : se destinant à la prêtrise, il entra au séminaire Léon XIII et suivit des études de philosophie thomiste et de philologie classique à dans cette ville, siège d’une célèbre université d’obédience catholique établie depuis 1425. De 1923 à 1925, il prit part aux réunions du Grand Séminaire de Malines, et s’acquitta de son service militaire. En 1926, il fut ordonné prêtre. Il profita d’un voyage à Rome pour compléter sa formation théologique et sa connaissance du sanscrit. Après deux ans d’études classiques et orientales, il fut nommé docteur en Langues Orientales (1929), puis docteur en Philosophie et Lettres (1930). La même année, il fut reçu lauréat d’un concours universitaire qui lui valut de recevoir une bourse de voyage. Il se rendît à Paris pour suivre les enseignements de plusieurs professeurs spécialisés : Sylvain Lévi et Alfred Foucher (sanscrit), Paul Démiéville (chinois), Marcelle Lalou (tibétain), Jean Przyluski (pāli). C’est vers cette même période qu’il commença à suivre l’enseignement de l’indianiste Louis de la Vallée Poussin, lequel lui conseilla de se spécialiser en langues bouddhiques à Paris. ­Étienne Lamotte consacra ses efforts à traduire des textes du Canon bouddhique qui n’existaient que dans des versions tibétaines ou chinoises. Il préparait une thèse de doctorat, les Notes sur la Bhagavad-Gïtâ, publiée en 1929.
En 1932, il rédigea avec Jean Przyluski un article qui parut dans le Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient : "Bouddhisme et Upanisad".
A son retour de Paris en 1932, il fut nommé maître de conférences de l’Université de Louvain. En 1934, il y était nommé chargé de cours. Son enseignement comprenait l’étude du pāli, du sanscrit, du chinois, du tibétain. A cet ensemble linguistique s’ajoutait l’introduction à l’indianisme, l’histoire de la philosophie de l’Inde, ainsi que des éléments de philologie grecque. Il devint professeur ordinaire en 1937.
La vie d’Étienne Lamotte fut marquée par le second conflit mondial. Il fut mobilisé comme aumônier militaire. En mai 1940, un incendie brûla une grosse partie de la bibliothèque de l’Université de Louvain, dont des ouvrages de Louis de la Vallée Poussin, ainsi que le tirage de son ouvrage La Somme du Grand Véhicule d’Asanga. Il en fut réduit, pour réaliser ses travaux de recherches, à sa propre bibliothèque personnelle. Les vicissitudes de l’Occupation ne lui permettaient pas de se rendre à Paris pour consulter les manuscrits tibétains de la Bibliothèque nationale de France. Contraint et forcé par les événements, il abandonna la rédaction du troisième volume de la Somme. Il projeta alors d’élaborer une traduction d’un texte bouddhique, pour lequel il n’existait à l’époque qu’une traduction unique en langue chinoise : le Traité de la Grande Vertu de Sagesse. Il y consacra trente-six années de sa vie. Comme pour les textes qu’il a traduits, Étienne Lamotte renvoyait son lecteur aux sources, et fournissait un état de la recherche sur son sujet d’étude. Le Traité est important, car il comble un vide : l’original sanscrit était perdu. C’est le travail accompli par Étienne Lamotte qui a permis de restituer un savoir et de le sauver de l’oubli, à la manière des savants byzantins et arabes ayant sauvegardé les écrits de la Grèce antique lors du moyen-âge occidental.
Il frôla la mort dans la nuit du 11 au 12 mai 1944 : un bombardement allié dévasta Louvain, et le collège Saint-Esprit, où résidait Étienne Lamotte. Beaucoup de ses collègues étaient morts, et la déflagration avait généré de la poussière qui rendait l’air suffocant. Étienne Lamotte sortit des décombres en respirant avec difficulté, mais vivant. Il ne put que constater les dégâts : les caves étaient en ruines, mais sa bibliothèque était intacte. En 1944 parut le premier volume de la traduction du Traité de la Grande Vertu de sagesse, ce qui coïncida avec le début de la fin du second conflit mondial.
La reconnaissance et la notoriété publique commencèrent en pleine guerre : en 1941, il était fait chanoine honoraire du chapitre métropolitain de Malines. En 1946, l’Académie des Inscriptions et belles-lettres lui décerna le Prix Stanislas Julien pour la traduction du volume I du Traité. La même année paraissait « La conduite religieuse du Faisan dans les textes bouddhiques », article qui se voulait une exploration de contes légendaires.
En 1949 paraissait le second volume du Traité. Ce patient travail de traduction se poursuivit pendant trente ans. Ce qui lui valut d’être fait correspondant (1951) de l’Académie royale de Belgique. La même année, il assura une série de conférences au Collège de France. En 1952, il devint membre d’honneur de l’École française d’Extrême-Orient. En 1953, la médaille du Prix Francqui récompensa ses travaux. Puis, en 1959, il devint membre de la Classe des Lettres de l’Académie royale de Belgique et correspondant étranger de l’Institut de France.
La parution de son travail sur l’Histoire du Bouddhisme indien. Des origines à l’ère Saka9 (1958) lui gagna la reconnaissance de la communauté scientifique : Prix Goblet d’Alviella (1961), Prix du Concours quinquennal belge des Sciences Historiques (1955-1960), il fut nommé membre d’honneur de la Société Asiatique en 1960. C’est encore l’ouvrage par lequel il est le plus connu dans la communauté scientifique des bouddhologues et chercheurs en études orientales. Cette somme de travail encyclopédique a renouvelé la vision du bouddhisme en son temps.
Concomitamment, il fut chargé par la Papauté de participer aux réunions de travail du Concile Vatican II. Sa mission consista à élaborer des textes relatifs aux peuples non-chrétiens. C’est dans ce contexte qu’il joua un rôle non négligeable dans la création - en mai 1964 - du Secrétariat pour les Non-Chrétiens par le Pape Paul VI, ancêtre du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.
Son savoir encyclopédique l’amena à multiplier ses interventions lors de conférences et colloques : en 1963, il fit des conférences à la School of Oriental and African Studies de l’Université de Londres, dont il devint membre correspondant en 1964. En 1969, il se livrait à des conférences orales à la Fondation Giorgio Cini (Venise), ainsi qu’à l’Istituto per il Medio ed Estremo Oriente (Rome).
En 1962, Étienne Lamotte traduisait un des textes fondamentaux du Bouddhisme mahāyāna : l’Enseignement de Vimalakīrti11, étude relative aux doctrines de la « Voie du Milieu » et du Grand Véhicule.
Les sociétés savantes l’accueillirent parmi leurs membres : élu membre de la Royal Asiatic Society et promu doctor honoris causa de l’Université de Rome (1967), l’Académie chinoise de Hwa Kwang en fit l’un des siens en 1968. En 1969, l’Université de Gand lui décerna le titre de doctor honoris causa. La British Academy (1970) ne fut pas en reste.
Entre 1966 et 1974, il assista aux troubles qui menèrent à la scission de l’Université de Louvain. A l’origine, un mouvement d’opinion réclamait une « flamandisation » de l’enseignement donné à l’Université catholique. Des manifestations menées contre la présence de la Section de la langue française à Louvain amenèrent à un transfert de ladite section en Wallonie, à Bruxelles.
L’Université de Louvain fut scindée en deux ensembles distincts à partir de 1972 : la Katholieke Universiteit Leuven (KU Leuven), située sur le lieu originel à Louvain, en territoire flamand ; et l’Université catholique de Louvain (UCL), située en territoire wallon, à Louvain-la-neuve. L’Institut orientaliste, petit laboratoire de recherche où l’on parlait couramment les deux langues, ainsi que la Faculté de Philosophie et Lettres, fut aussi amené à déménager à Louvain-la-neuve12.
En 1971, il donna des cours au séminaire d’études bouddhiques de l’Université de Göttingen, en lien avec ses amis Heinz Bechert et Ernst Waldschmidt. En 1972, il devint membre correspondant de cette Université. En 1973, on réimprima la Somme du Grand Véhicule d’Asanga13, qui consiste en une traduction et un commentaire d’un texte du célèbre moine bouddhiste gandhârais Aryasanga en version tibétaine. Elle expose la doctrine de l’École bouddhique de Cittamātra.
Avant de prendre sa retraite en 1974, Étienne Lamotte eut la tristesse de voir démanteler son programme d’études bouddhiques. En 1977, sur l’invitation de la Japan Foundation, il fit un voyage au Japon. Il y fut fasciné par ce qu’il vit, et cela confirma son approche du Bouddhisme qu’il avait mené jusqu’à cette date essentiellement en Europe, par l’étude de ses textes fondamentaux.
En 1982, l’Université Kelaniya de Sri Lanka lui décerna le titre de doctor honoris causa. En 1983, la communauté monastique de Siri Kalyani lui décernait le titre d’« expert en Écritures bouddhiques ». Il avait projeté de se rendre sur place. Il décéda quelques jours plus tard.
Étienne Lamotte a légué sa bibliothèque à l’Institut du Hōbōgirin, siège à Kyoto de l’École française d’Extrême-Orient.

Mauger, Henri (1903-...)

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  • Person

Fils de militaire, Henri Mauger suit son père en Indochine de 1910 à 1913. Après des études secondaires, il s'engage à son tour dans l'armée, dans le bataillon des tirailleurs cambodgiens, de 1922 à 1927. Il reprend ensuite des étude à l'École des beaux-arts de Paris et obtient son diplôme d'architecte dplg en 1933. En 1934, il est nommé membre temporaire de l'EFEO, en tant qu'inspecteur du service archéologique. Il arrive à Angkor en juin 1934 et prend la responsabilité du chantier de Pre Rup, du Prasat Prei, ainsi que des premiers sondages du puits central d'Angkor Vat.

En désaccord avec Henri Marchal, Henri Mauger quitte Angkor pour prendre la direction de la Conservation des monuments historiques du secteur Cochinchine-Cambodge. Il est alors affecté à Phnom Penh et entreprend l'anastylose de l'Asram Maha Rosei en 1934 (BEFEO 36), la restauration du Phnom Da (1935), du Phnom Bayang (BEFEO 37) et du Phnom Chisor. En 1936, nommé membre permanent, il passe le diplôme de cambodgien de l'École des langues orientales, ainsi que celui de l'École du Louvre. En 1937, il entreprend l'étude du Preah Khan de Kompong Svay (BEFEO 39). En 1938, on lui demande de remplacer temporairement Louis Malleret au poste de Conservateur du musée Blanchard de la Brosse et de poursuivre les enquêtes archéologiques en cours. Mais sa santé ne lui permet pas de poursuivre son séjour dans la colonie et il rentre définitivement en France en 1939, où il passe le diplôme de vietnamien de l'École des langues orientales.

Mobilisé en novembre 1939, il tente sans succès de rejoindre l'Indochine en 1941, mais est affecté à la Direction générale des travaux publics, pour être finalement envoyé à Dakar en 1945, où il ne reste qu'un an. Il demande à nouveau à repartir au Cambodge, mais se heurte à un refus. Il est alors placé en disponibilité par l'EFEO et doit accepter en 1946 de travailler pour une société de charbonnage au Maroc. Malgré ses réclamations de réintégration dans son corps d'origine, son traitement lui est retiré en novembre 1950. Il sera finalement radié des membres de l'École en 1951, mais ne donne sa démission qu'en 1954.

Glaize, Maurice (1886-1964)

  • 05063965X
  • Person
  • 1886-1964

Issu d'une famille d'artistes - son grand-père est peintre décorateur et son père architecte -, Maurice Glaize est l'élève d'H. Deglane à l'École des beaux-arts de Paris. En 1913, il présente sa candidature à l'EFEO, mais est classé second derrière Georges Demasur. Mobilisé dans une unité d'aérostiers en 1914, il passe son diplôme d'architecte dplg en 1919 et travaille à la Société coopérative de reconstruction de la ville de Rethel, avant de s'installer en libéral à Paris.

Recruté par le Crédit foncier et de l'Union immobilière d'Indochine comme directeur de l'agence de Phnom Penh, il participe de 1928 à 1930 au suivi des chantiers d'établissements industriels ou commerciaux, de diverses habitations et du futur Hôtel Royal. Membre de la Chambre de commerce et d'agriculture du Cambodge, il exerce ensuite à Saigon de 1931 à 1934, où il est expert-architecte près le Tribunal civil. De retour à Paris en 1934, il part à Dakar, où il travaille jusqu'en 1936 au Crédit foncier de l'Ouest africain.

À la suite de la mort de Georges Trouvé, il se présente à l'École et est affecté, en tant que membre permanent à compter du Ier décembre 1936, à la Conservation des monuments d'Angkor. L'année suivante, il est nommé Inspecteur du service archéologique et Conservateur des monuments d'Angkor. Son activité multiforme va alors concerner de très nombreux édifices. Elle se limite parfois à un travail de dégagement et de consolidation, comme au Mebon oriental (1937-1939), au Phnom Krom (1938), ou au Phnom Bok (1939) ; elle consiste aussi en des remontages partiels, comme à Neak Pean (1938-1939), au Preah Khan, au Bayon et à la Porte nord d'Angkor Thom (1939-1946). Elle peut également être plus « interventionniste » et porte alors sur l'anastylose partielle du monument (pavillon d'entrée de Preah Palilay en 1937-1938, temple principal de la pyramide du Bakong en 1936-1944), ou toucher l'ensemble du sanctuaire, comme à Bantey Samre (1936-1946) et au Mebon occidental (1943-1944). Cette grande pratique professionnelle lui permet d'engager une réflexion méthodologique sur les procédés de restauration et plus particulièrement sur l'adaptation des techniques de l'anastylose aux monuments khmers (Cahiers de l'EFEO, 1941). Il est aussi en mesure de publier plusieurs monographies architecturales (Phnom Krom, Neak Pean, Preah Palilay) et de rédiger, après Henri Parmentier et Henri Marchal, un nouveau guide d'Angkor. Ce dernier, extrêmement complet, est édité en 1944 à Saigon par le libraire-éditeur Albert Portail et connaît de très nombreuses rééditions officielles et pirates ; il reste encore aujourd'hui l'ouvrage de référence pour les visiteurs du site.

En 1947, à l'issu d'une prolongation de son congé en France, Maurice Glaize renonce à retourner au Cambodge, pour s'installer définitivement à La Rochelle, où il participe à la reconstruction de la ville.

Après l'introduction par Henri Marchal de l'anastylose comme méthode de restauration des monuments khmers, Maurice Glaize réussit à en adapter l'usage de manière graduée en fonction des moyens disponibles, de la valeur et de la « pathologie » de chaque édifice. De plus, ses travaux de restauration ont souvent permis de mieux comprendre la chronologie (Bakong) ou le rôle des représentations architecturales dans la civilisation khmère (Neak Pean, Mebon occidental). Avec Maurice Glaize, les restaurations nourrissent les recherches architecturales et deviendront une des clés de l'intervention de l'École au Cambodge.

Mecquenem, Jean de (1883-1939)

  • 074775553
  • Person
  • 1883-1939

Ancien élève de l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Charles Lemaresquier, Jean de Mecquenem travaille tout d'abord dans une agence parisienne (Tronchet) et obtient son diplôme en février 1910. La même année, il est nommé pensionnaire de l'EFEO et rejoint son frère, qui est officier en Indochine dans les troupes coloniales. Il est alors affecté à Siem Reap auprès de Jean Commaille, dont il reprend, de manière intérimaire, la charge de Conservateur d'Angkor entre le mois d'avril 1911 et de mai 1912. Durant cette période, il poursuit le débroussaillement du Bayon et entreprend également celui des principaux monuments proches de la Place royale d'Angkor Thom (Terrasses royales, Preah Pithu, Phimeanakas et Khleang).

Il ne reste en fait que deux ans au Cambodge, qu'il quitte pour le Maroc, où il est nommé chef du Service des bâtiments civils. Malgré la brièveté de son séjour à Angkor, il publie peu après son retour en France l'une des rares monographies sur le temple de Beng Mealea, ainsi que des notes sur des méthodes de construction utilisées dans l'architecture du Cambodge ancien.

Il se noie dans l'Adour en essayant de sauver son neveu.

Pottier, Christophe (1966-....)

  • 072475358
  • Person
  • 1966-...

Diplômé de l'École d'architecture de Nantes en 1990, Christophe Pottier complète sa formation en soutenant, en 1999, un doctorat de Langues, civilisations et sociétés orientales à l'université Paris-III, sous la direction de B. Dagens (Carte archéologique de la région d'Angkor - Zone Sud).

Lors de son cursus universitaire, il effectue de 1987 à 1989 trois missions en tant qu'assistant au programme de recherches urbaines de l'EFEO sur la Kaveri, à Mayuram et à Srirangam au Tamil Nadu (Inde) sous la direction de J. Gaucher. À partir de 1989, il travaille sous la direction de P. Pichard, architecte de l'EFEO, au chantier-école de restauration du temple khmer de Phanom Wan (Thaïlande). Parallèlement, il participe en 1990 et 1991, sous la direction de B. Dagens, au dépouillement de la documentation sur Angkor conservée dans les archives de l'EFEO et en particulier à l'indexation des documents graphiques.

Il collabore aux missions de l'EFEO à Angkor, sous la direction de J. Dumarçay, en 1990 et 1992, avant d'être recruté en juillet 1992 par l'EFEO, en tant qu'architecte contractuel, et affecté à Siem Reap pour y rouvrir - et reconstruire - le centre de recherches de l'EFEO, et pour apporter une assistance technique à la Conservation d'Angkor. En 1993, il est chargé de reprendre, sous la direction de J. Dumarçay, la restauration de la Terrasse du Roi Lépreux à Angkor Thom, chantier que B. P. Groslier avait dû abandonner, inachevé, en 1973, lors des événements qui ont précipité le Cambodge sous le joug des Khmers rouges. Dans la continuité de cette restauration, achevée en mars 1996, il a dirigé celle du perron nord de la Terrasse des Éléphants, achevée en mars 1999.

Il est recruté comme membre de l'EFEO en février 1999. Parallèlement à ses activités de restauration, il mène depuis son affectation à Siem Reap des travaux de recherche dans trois domaines liés à l'architecture et à l'archéologie d'Angkor. Le premier concerne une étude de détail des éléments constructifs, en particulier ceux de couverture, dont certains éléments inédits ont été mis au jour lors des chantiers, tant en Thaïlande qu'à Angkor. Le second vise, à l'échelle des édifices et à travers une analyse architecturale et un recoupement des sources documentaires, à préciser, voire à remettre en cause ponctuellement, certains pans de la chronologie monumentale ; ce travail porte sur les Terrasses royales d'Angkor Thom et sur les temples de la région de Roluos. Le troisième domaine, qui a fait l'objet de son doctorat, est centré sur l'étude de l'organisation du territoire angkorien. Basée sur l'élaboration d'une nouvelle cartographie des sites archéologiques, cette recherche s'appuie tant sur la télédétection que sur des prospections de terrain. Elle a permis d'identifier plusieurs centaines de sites inédits dans la région d'Angkor, de reconsidérer la densité d'occupation de la banlieue et de dégager quelques modalités d'aménagements, qui soulignent et précisent le concept de territoire dans les « villes » angkoriennes. Cette recherche se poursuit dans la région septentrionale d'Angkor.

Par ailleurs, Christophe Pottier dirige depuis 1999 la Mission archéologique franco-khmère sur l'aménagement du territoire angkorien, dont les premières campagnes de fouilles se sont attachées à l'étude des phases initiales d'occupations historiques de la région d'Angkor. Il co-dirige avec R.K. Chhem depuis 2005 un programme de recherche sur les hôpitaux de Jayavarman VII et est associé depuis 2000 au programme de recherche Greater Angkor Project conduit par R. Fletcher (Université de Sydney)

Groslier, Bernard Philippe (1926-1986)

  • 026904446
  • Person
  • 1926-1986

Né au Cambodge de parents français, Bernard Philippe Groslier est le petit-fils d'un fonctionnaire colonial et le fils de George Groslier, architecte, historien de l'art, écrivain et fondateur de l'École des arts cambodgiens et du musée national du Cambodge. Après des études secondaires à Clermont-Ferrand, il vient à Paris pour étudier l'histoire (université de la Sorbonne), l'histoire de l'art (École du Louvre), l'ethnologie (EPHE) et le khmer (École des langues orientales), tout en s'initiant au travail de terrain en archéologie (fouilles de Gergovie en 1942) et en ethnologie (Mission de 1946-1947, « Histoire et ethnologie en Indochine », BSEI 27).

En 1950, il est recruté comme stagiaire au CNRS, puis en 1951 comme membre de l'EFEO, deux institutions au sein desquelles va désormais s'inscrire sa carrière.

Tout d'abord nommé Conservateur du musée Blanchard de la Brosse à Saigon, il entreprend de nombreuses missions de reconnaissance aérienne au-dessus du Cambodge et du delta du Mékong, inaccessibles du fait de la guerre, puis, en 1952-1953, il conduit des fouilles du Palais royal d'Angkor Thom. Il se rend ensuite en Thaïlande, en Malaisie et en Indonésie, ainsi qu'au Moyen-Orient et en Grèce. Il est alors intégré au CNRS et participe aux fouilles de Cyrénaïque, avant de se rendre en Égypte, où il étudie les techniques de restauration. Il travaille enfin à Argos avec Paul Courbin, membre de l'École française d'Athènes, qui viendra plus tard l'assister sur le chantier du Sras Srang. En 1957, il fait une mission en Inde du Sud pour étudier l'art pallava, avant de se rendre en 1958 au Champa. Parallèlement, il publie deux ouvrages de vulgarisation sur Angkor (1956, 1957), qui seront suivis, quelques années plus tard, par des synthèses sur les civilisations indochinoises (1961, 1966).

Il est nommé chargé de recherche au CNRS (1955), puis détaché auprès de l'EFEO en 1958. Il s'installe alors à Siem Reap pour conduire des prospections dans la région de Roluos. En 1959, il devient directeur des recherches archéologiques de l'EFEO et s'entoure de spécialistes qui vont lui permettre de se lancer dans des travaux de grande ampleur : réorganisation des dépôts de la Conservation d'Angkor, levé topographique du parc et des principaux monuments en vue de leur publication dans les mémoires archéologiques de l'EFEO, remontage des grands ensembles monumentaux : galerie du Barattage et chaussée ouest d'Angkor Vat (1960-1970), chaussée sud d'Angkor Thom (1960-1968), Prasat Kravanh (1961-1966), Terrasses royales (1968-1971), Baphuon (1960-1971), etc., en même temps qu'il s'engage dans une approche plus globale du monde khmer (étude du Preah Khan de Kompong Svay, fouilles de Sras Srang et de Mimot).

En 1973, il doit quitter Siem Reap pour la Thaïlande, où il entreprend de nombreuses prospections, qui le conduisent en Malaisie et en Birmanie et qui constitueront le point de départ de nouvelles recherches archéologiques.

C'est alors que commence de paraître ce qui sera son principal apport scientifique. De 1973 à 1979, trois articles offrent une analyse de la « géographie historique du Cambodge ». Il y aborde les interrogations liées au développement économique des grandes civilisations asiatiques, qui constituent encore le thème de bien des recherches menées en Asie du Sud-Est. En 1976, il devient directeur du centre de recherches archéologiques (CRA) que le CNRS a installé à Valbonne. Il s'interroge alors sur l'objet même de ses études (« Coûts et profits en archéologie ») et sur l'éthique en matière de restauration architecturale.

L'oeuvre de Bernard Philippe Groslier dépasse donc largement ses travaux sur le Cambodge ancien. Grand voyageur, il prend la mesure des questions liées à l'indianisation, tout en s'intéressant à la sinisation des Yao et des Lolo, ainsi qu'aux céramiques chinoises, qui deviennent des critères de datation indispensables. Doté d'un charisme et d'un caractère hors du commun, Bernard Philippe Groslier réussit à relancer les travaux de restauration et la recherche archéologique dans le contexte politique délicat de l'émancipation des peuples indochinois. Même si son œuvre scientifique sur la « cité hydraulique » doit être aujourd'hui soumise à une réflexion critique, elle n'en demeure pas moins la base de nos interrogations sur l'émergence et le déclin des civilisations orientales.

Kaccāyana (Thera)

  • 171067592
  • Person

Indien originaire du Sud de l'Inde vivant au 5ème ou 6ème sciècle A.D. et auteur du plus ancien traité de grammaire pali connu.

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