Fonds ARCH010 - Bernard-Philippe Groslier

Zone d'identification

Cote

FR EFEO ARCH010

Titre

Bernard-Philippe Groslier

Date(s)

  • 1937-1988 (Création/Production)

Niveau de description

Fonds

Étendue matérielle et support

58 cartons. 6 boîtes de plans roulés. 4 dimabs.

Zone du contexte

Nom du producteur

(1926-1986)

Notice biographique

Né au Cambodge de parents français, Bernard Philippe Groslier est le petit-fils d'un fonctionnaire colonial et le fils de George Groslier, architecte, historien de l'art, écrivain et fondateur de l'École des arts cambodgiens et du musée national du Cambodge. Après des études secondaires à Clermont-Ferrand, il vient à Paris pour étudier l'histoire (université de la Sorbonne), l'histoire de l'art (École du Louvre), l'ethnologie (EPHE) et le khmer (École des langues orientales), tout en s'initiant au travail de terrain en archéologie (fouilles de Gergovie en 1942) et en ethnologie (Mission de 1946-1947, « Histoire et ethnologie en Indochine », BSEI 27).

En 1950, il est recruté comme stagiaire au CNRS, puis en 1951 comme membre de l'EFEO, deux institutions au sein desquelles va désormais s'inscrire sa carrière.

Tout d'abord nommé Conservateur du musée Blanchard de la Brosse à Saigon, il entreprend de nombreuses missions de reconnaissance aérienne au-dessus du Cambodge et du delta du Mékong, inaccessibles du fait de la guerre, puis, en 1952-1953, il conduit des fouilles du Palais royal d'Angkor Thom. Il se rend ensuite en Thaïlande, en Malaisie et en Indonésie, ainsi qu'au Moyen-Orient et en Grèce. Il est alors intégré au CNRS et participe aux fouilles de Cyrénaïque, avant de se rendre en Égypte, où il étudie les techniques de restauration. Il travaille enfin à Argos avec Paul Courbin, membre de l'École française d'Athènes, qui viendra plus tard l'assister sur le chantier du Sras Srang. En 1957, il fait une mission en Inde du Sud pour étudier l'art pallava, avant de se rendre en 1958 au Champa. Parallèlement, il publie deux ouvrages de vulgarisation sur Angkor (1956, 1957), qui seront suivis, quelques années plus tard, par des synthèses sur les civilisations indochinoises (1961, 1966).

Il est nommé chargé de recherche au CNRS (1955), puis détaché auprès de l'EFEO en 1958. Il s'installe alors à Siem Reap pour conduire des prospections dans la région de Roluos. En 1959, il devient directeur des recherches archéologiques de l'EFEO et s'entoure de spécialistes qui vont lui permettre de se lancer dans des travaux de grande ampleur : réorganisation des dépôts de la Conservation d'Angkor, levé topographique du parc et des principaux monuments en vue de leur publication dans les mémoires archéologiques de l'EFEO, remontage des grands ensembles monumentaux : galerie du Barattage et chaussée ouest d'Angkor Vat (1960-1970), chaussée sud d'Angkor Thom (1960-1968), Prasat Kravanh (1961-1966), Terrasses royales (1968-1971), Baphuon (1960-1971), etc., en même temps qu'il s'engage dans une approche plus globale du monde khmer (étude du Preah Khan de Kompong Svay, fouilles de Sras Srang et de Mimot).

En 1973, il doit quitter Siem Reap pour la Thaïlande, où il entreprend de nombreuses prospections, qui le conduisent en Malaisie et en Birmanie et qui constitueront le point de départ de nouvelles recherches archéologiques.

C'est alors que commence de paraître ce qui sera son principal apport scientifique. De 1973 à 1979, trois articles offrent une analyse de la « géographie historique du Cambodge ». Il y aborde les interrogations liées au développement économique des grandes civilisations asiatiques, qui constituent encore le thème de bien des recherches menées en Asie du Sud-Est. En 1976, il devient directeur du centre de recherches archéologiques (CRA) que le CNRS a installé à Valbonne. Il s'interroge alors sur l'objet même de ses études (« Coûts et profits en archéologie ») et sur l'éthique en matière de restauration architecturale.

L'oeuvre de Bernard Philippe Groslier dépasse donc largement ses travaux sur le Cambodge ancien. Grand voyageur, il prend la mesure des questions liées à l'indianisation, tout en s'intéressant à la sinisation des Yao et des Lolo, ainsi qu'aux céramiques chinoises, qui deviennent des critères de datation indispensables. Doté d'un charisme et d'un caractère hors du commun, Bernard Philippe Groslier réussit à relancer les travaux de restauration et la recherche archéologique dans le contexte politique délicat de l'émancipation des peuples indochinois. Même si son œuvre scientifique sur la « cité hydraulique » doit être aujourd'hui soumise à une réflexion critique, elle n'en demeure pas moins la base de nos interrogations sur l'émergence et le déclin des civilisations orientales.

Histoire archivistique

Brigitte Lequeux, veuve de Bernard-Philippe Groslier, fait don du fonds en 2001. Cette année, un pré-inventaire est réalisé par Michèle Vallerin et Eric Bourdonneau, sous la responsabilité de Pierre-Yves Manguin. La première partie du travail est un inventaire d'abord sommaire avant une concentration sur deux aspects particuliers du fonds : les carnets de terrain et le fonds photographiques. Durant ce traitement, les boîtes et classeurs de photos et les diapositives ont été conservés à la photothèque de l'EFEO et au Musée Guimet.
En 2012, un travail d'inventaire des neuf boîtes d'archives papiers est réalisé par Alice Vierstraete.
En 2014, Christophe Pottier récupère quatre carnets et la thèse de Bernard-Philippe Groslier sur le Preah Khan de Kompong Svay. Ils étaient en possession de Bruno Dagens qui vidait son appartement parisien et les tenait de Brigitte Lequeux depuis les années 90. Les quatre carnets ont été numérisés en Thaïlande en septembre 2014 avant d'être versés au fonds des archives scientifiques en décembre 2014.
En 2018, une seconde partie du fonds est donnée par Brigitte Lequeux. Un pré-inventaire est réalisé par Armelle Ninnin.
Le fonds est entièrement traité, classé, coté et conditionné en 2021.

Source immédiate d'acquisition ou de transfert

Par don et versement. Il n'existe qu'un bordereau de versement pour les carnets et la thèse sur le Preak Khan de Kompong Svay en 2014. Un projet de convention de don, non daté, entre le Musée Guimet et Brigitte Lequeux existe également.

Zone du contenu et de la structure

Portée et contenu

Le fonds rassemble une partie des documents produits ou reçus par Bernard-Philippe Groslier au cours de sa carrière d'archéologue au sein de l'EFEO, à la Conservation d'Angkor et au CNRS. Il se compose de documents très divers (papiers, photos et plans de petits et grands formats). A titre d'exemple, les archives liées à l'activité de Bernard-Philippe Groslier à la Conservation d'Angkor contiennent l'ensemble de sa correspondance entre 1970 et 1974 durant les débuts de la guerre civile. Elles contiennent également de nombreuses photos aériennes réalisées entre 1953 et 1958. Les carnets de terrain et les listes de photos sont classés dans deux autres séries en raison de leur particularité à la fois matérielle et intellectuelle. Les carnets de terrain consignent les notes prises lors de visites de sites et de travaux de restaurations. Ils sont accompagnés de croquis de cartes. Dans de nombreux cas, subsiste une incertitude sur la notation des toponymes et noms de temples. Les listes de photos sont à croiser avec les fonds photographiques de Bernard-Philippe Groslier conservés à la photothèque de l'EFEO.

Évaluation, élimination et calendrier de conservation

Accroissements

Mode de classement

I/ ARCHEOLOGUE ET CONSERVATEUR D'ANGKOR

  1. Membre de l’EFEO et Conservateur d’Angkor
    a. Administration et relations professionnelles
    b. Conservateur d’Angkor : Administration et recherches archéologiques
    c. Missions, rapports, articles et discours
  2. Missions et expertises pour le CNRS, l’UNESCO et des gouvernements étrangers
    a. Administration du CNRS et généralités
    b. Birmanie
    c. Corée
    d. Inde
    e. Indonésie
    f. Malaisie
    g. Thaïlande
    h. Bangladesh et Vietnam
  3. Correspondances 1979-1986
  4. Carnets de terrain
  5. Photos
  6. Cartes et plans

II/ DOCUMENTATION

  1. Classeurs
  2. Fiches bibliographiques
  3. Fiches des Inscriptions Khmères
  4. Histoire et archéologie
  5. Contexte historique et politique

Zone des conditions d'accès et d'utilisation

Conditions d’accès

Consultation libre conditionnée par la justification d’une recherche.

Conditions de reproduction

Toute reproduction ou publication des documents est soumise à autorisation préalable. Mention recommandée pour une publication : École française d’Extrême-Orient, Bibliothèque de Paris, ARCH010.

Langue des documents

  • français
  • khmer

Écriture des documents

Notes sur la langue et l'écriture

Caractéristiques matérielle et contraintes techniques

Documents principalement papiers. Contient des carnets, photos, et plans à manipuler avec précaution.

Instruments de recherche

Zone des sources complémentaires

Existence et lieu de conservation des originaux

Existence et lieu de conservation des copies

Unités de description associées

Fonds de la photothèque de l’EFEO : négatifs, plaques de verres, diapositives, et tirages papiers.
Fonds du musée de Phnom Penh.
Fonds de la Conservation d'Angkor.
Fonds de la Conservation Cochinchine-Cambodge.
Fonds de l'EFEO.
Fonds Musée Guimet.
Archives nationales du Cambodge.
Archives nationales d’Outre-Mer.

Descriptions associées

Zone des notes

Identifiant(s) alternatif(s)

Mots-clés

Mots-clés - Sujets

Mots-clés - Lieux

Mots-clés - Noms

Mots-clés - Genre

Zone du contrôle de la description

Identifiant de la description

Identifiant du service d'archives

Règles et/ou conventions utilisées

Statut

Niveau de détail

Dates de production, de révision, de suppression

Langue(s)

Écriture(s)

Sources

Note de l'archiviste

Chantier de rétroconversion ABES 2021.

Zone des entrées

Sujets associés

Personnes et organismes associés

Genres associés

Lieux associés